El Memeyi Murangwa
05/06/10
Le criminel qui a exécuté Floribert Chebeya n’est pas étranger aux dossiers brulants et actifs qui sont la cause même du rendez vous avec l’inspecteur général de la police, Mr John Numbi Banza, personne ayant joué un rôle de premier plan dans la persécution et les massacres de plus de 300 adeptes de la secte Bundu Dia Kongo (BDK) du Chef spirituel Ne Muanda Nsemi dans la province du Bas-Congo de janvier 2007 à mars 2008.
Il est connu de tous que Floribert Chebeya avait en son temps subi plusieurs menaces et incarcération abusive de la part de la police d’intervention rapide (PIR), une unité de la police nationale congolaise (PNC) à Kin- Mazière qui se trouvait être sous le commandement de Raus Chalwe, officier sous ordres de John Numbi.
Il était reproché au directeur exécutif de la Voix des sans voix, Floribert Chebeya, de pousser très loin dans son travail d’investigation qui désormais mettait à nu les commanditaires de ces crimes qui ne sont autres que l’ancien ministre de l’intérieur, le général Denis Kalume Numbi, L’inspecteur général John Numbi, et l’inspecteur provincial Raus Chalwe, tous originaires du Katanga et proches de Joseph Kabila.
La Voix des sans voix comptait se constituer partie civile dans une plainte qui devait être transmis à la cour pénale internationale (CPI).Tout laisse croire que le crime crapuleux a bel et bien eu dans les installations de l’inspectorat de la police nationale congolaise (PNC), et les corps de Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana ont été transporté distinctement vers Mitendi (route du Bas-Congo) et Mpasa (route de N’sele) juste pour brouiller les pistes.
Quand aux effets retrouvés à côté de la dépouille de Floribert Chebeya dans son propre véhicule (préservatifs usagés, stimulant Davigra, mèches de dames…) ceci démontre à suffisance que l’assassin tient à faire croire à un crime passionnel qui est loin d’en être un.
Comment expliquer que la police a conservé le corps de Floribert Chebeya à la morgue pendant plus de 48 heures sans faire une demande d’autopsie, qui dans pareille circonstance aide à élucider le mystère du crime ?
Que cache l’inexactitude sur l’identité réelle du corps sans vie retrouvé à Mpasa, dépouille qui serait celui de Fidèle Bazana Edadi, chauffeur de Chebeya Bahizire, mais aussi membre de l’ONG, la Voix des sans voix ?
En tardant à répondre à ces questions qui en appellent tant d’autres, la police nationale congolaise confirme bien son implication dans ce crime. Elle ne doit que se dessaisir de ce dossier sensible pour un enquêteur indépendant.
Les nombreux communiqués de la Voix des sans voix (VSV) ont dénoncés les services de sécurités qui bafouent les droits de l’homme. A maintes reprises, les noms des commanditaires impliqués dans les tortures, détentions abusives, et nombreuses massacres ont figurés sur maintes correspondances que Floribert Chebeya adressait au gouvernement et à la présidence de la république. Comme réponse, il a été seulement pris pour quelqu’un de subversif et de nocif par le pouvoir.
Le crime et le montage crapuleux qui l’accompagne a provoqué l’indignation de toute la communauté internationale qui a difficile à mettre fin à la tragédie congolaise. La police nationale congolaise étant en cause, ce cas nécessite bien une enquête internationale, indépendante et transparente.
N’est ce pas l’occasion de mettre la main sur les tortionnaires du peuple congolais qui se la coulent douce ? Voila bien du sérieux travail pour le procureur Luis Moreno-Ocampo de la cour pénale internationale (CPI).
L’assassinat de l’activiste Floribert Chebeya Bahizire semble être une goutte qui fait déborder un vase trop plein.
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