Les derniers soldats rwandais ont quitté la RDC

AFP

26/02/09

 

GOMA- Les derniers soldats rwandais présents dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour traquer avec Kinshasa les rebelles hutu rwandais ont regagné leur pays jeudi après-midi, a affirmé le commandant de l'opération conjointe, le général John Numbi.

"Les dernières troupes rwandaises engagées dans les opérations conjointes viennent de quitter le sol congolais en fin d'après-midi", a déclaré l'officier congolais à l'AFP à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est), frontalière du Rwanda.

Le général Numbi a refusé d'indiquer le nombre de militaires de Kigali ayant quitté la RDC.

Les effectifs déployés par le Rwanda au Nord-Kivu depuis le lancement de l'opération le 20 janvier, jamais annoncés officiellement, ont été couramment estimés à plusieurs milliers.

Les derniers militaires rwandais ont quitté la RDC, "bien que la tâche n'ait pas été achevée à 100%", a déclaré de son côté le chef d'état-major de l'armée de Kigali, James Kabarebe.

Les soldats congolais vont "continuer les opérations", a-t-il souligné.

L'armée rwandaise avait commencé son retrait mercredi à la mi-journée avec le départ de quelque 1.500 soldats, à l'issue d'une cérémonie à Goma réunissant des responsables politiques et militaires des deux pays, selon un journaliste de l'AFP.

L'opération "Umoja Wetu" (Notre unité, en langue swahili) a fait 153 tués parmi les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), selon l'état-major conjoint, qui a fait état du rapatriement de quelque "5.000 FDLR", dont "1.300 combattants" et leurs familles. La coalition a déploré huit morts dans ses rangs.

Kinshasa et Kigali, qui se sont affrontés à deux reprises depuis 1996, avaient créé la surprise en lançant cette campagne contre les rebelles hutu, estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide contre la minorité tutsi au Rwanda de 1994, auquel certains ont participé.

L'entrée des soldats de Kigali avait été critiquée en RDC jusque dans le camp du chef de l'Etat Joseph Kabila, notamment par le président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe, qui se trouve depuis lors au coeur d'une tourmente ayant conduit mardi à la démission de deux membres du bureau de la chambre basse.

L'opération avait eu pour premier résultat l'arrestation le 22 janvier au Rwanda de Laurent Nkunda, chef de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Depuis janvier, l'essentiel de ses troupes se sont ralliées à Kinshasa, et la rébellion, transformée en "parti politique", a conclu dimanche avec le gouvernement un "pré-accord".

Les délégations du gouvernement congolais et de l'ex-rébellion du CNDP se sont rencontrées mardi soir à Nairobi et ont convenu de se revoir "très bientôt".

 

 

 

© 2009 AFP

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