AFP
07/01/10
Les autorités de la RD Congo ont confirmé aujourd'hui avoir déclaré personna non grata le commissaire européen à l'Aide au développement, le Belge Karel de Gucht, qualifié par Kinshasa de "personnage incapable d'entretenir des relations dignes avec" la RD Congo.
"Nous constatons qu'il y a un personnage (Karel de Gucht) qui est incapable d'avoir des relations normales, dignes, avec notre pays. Nous en tirons les conséquences", a déclaré à le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Il a confirmé que le ministre congolais des Affaires étrangères avait, dans une note verbale début janvier au représentant de la Commission européenne à Kinshasa, signifié "que toute visite en RD Congo (de Karel de Gucht) n'était pas souhaitée".
"Ce monsieur (…), que ce soit au niveau du gouvernement belge, que ce soit maintenant au niveau de l'Europe, partout où il passe, nous avons des problèmes avec ces institutions là. C'est probablement lui qui pose problème. Donc, sans remettre en cause nos bons rapports avec l'UE, nous ne voulons pas avoir affaire avec ce personnage", a expliqué le porte-parole.
Si la commission européenne veut le maintenir, "cela va provoquer les mêmes effets que cela a eu dans nos relations avec la Belgique: on a fait 9 mois pratiquement sans se parler", a-t-il prévenu.
Le 16 décembre, lors d'un débat au Parlement européen, Karel De Gucht avait relevé que la Commission européenne dépensait beaucoup en matière d'aide humanitaire et de programmes visant à rétablir l'état de droit en RDC. "Le problème est quelle est l'efficacité de tout cela au bout du compte si vous n'avez pas d'interlocuteur approprié dans l'arène politique", avait-il déclaré.
Kinshasa avait déjà réagi avec virulence le jour même, en estimant que le Commissaire De Gucht se prenait "pour un donateur divin", et rappelant que ses déclarations "à l'emporte-pièce" avaient déjà créé en avril 2008 "une grave détérioration des relations" entre la RDC et la Belgique, dont il était ministre des Affaires étrangères. Lambert Mende a indiqué que les autorités congolaises ont déjà, avant le 16 décembre, refusé au commissaire européen un visa d'entrée en RD Congo.
AFP