L'Express
27/07/2007
Kigali a aboli la peine capitale pour tous les crimes, y compris ceux de génocide, ce qui lève le principal obstacle au transfert à la justice locale d'accusés du Tribunal pénal international pour le Rwanda.
Promulguée mercredi soir, l'abolition de la peine de mort a été votée début juin par l'Assemblée nationale rwandaise, puis par le Sénat le 11 juillet dernier. Elle est l'aboutissement d'un projet de loi proposé par le parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagamé.
L'abolition de la peine de mort était l'une des conditions posées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), pour transférer devant la justice du pays les acteurs présumés du génocide de 1994.
Le ministre de la Justice rwandais, Tharcisse Karugarama, précise que cette décision a été prise dans un strict "intérêt national". Il se réjouit aussi que certains pays aient accepté "de transférer certains dossiers génocidaires devant la justice rwandaise".
Deux présumés génocidaires arrêtés en France
Pour leur implication dans l'extermination, qui a fait selon l'ONU 800 000 morts, essentiellement dans la minorité tutsie, plus de 600 condamnés se trouvent à l'heure actuelle dans les couloirs de la mort au Rwanda. Le pays n'a appliqué qu'une seule fois la peine capitale : en 1998, 22 génocidaires avaient été exécutés.
En France, la Cour d'appel de Paris a renvoyé au 1er août l'examen des mandats d'arrêt délivrés contre deux Rwandais soupçonnés de génocide par le TPIR. Les deux hommes, arrêtés vendredi dernier, sont pour le moment maintenus en détention sur le territoire français. Wenceslas Munyeshyaka, un prêtre catholique de 49 ans et Laurent Bucyibaruta, un ancien préfet rwandais de 62 ans, sont recherchés pour extermination, assassinats et viols.
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