AFP
09/01/09
STOCKHOLM, 8 jan 2009 (AFP) – Le prix Olof Palme 2008 a été décerné au gynécologue congolais Denis Mukwege, le fondateur d'un hôpital qui soigne les femmes victimes de viols dans l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi le fonds qui attribue la récompense.
"Son travail est un exemple extraordinaire de ce que le courage, la ténacité et l'espoir immuable permettent d'accomplir pour les droits et la dignité de l'être humain en des temps où ces valeurs semblent les plus ignorées", salue dans un communiqué le Fonds mémorial Olof Palme, créé en souvenir du Premier ministre suédois assassiné.
"L'hôpital Panzi, dirigé par le docteur Mukwege, est au service de la paix, de la compréhension et de la solidarité, et mérite d'être imité pour son travail auprès des femmes, les victimes les plus exposées du conflit", selon le Fonds.
Le viol est considéré comme une véritable arme de guerre dans l'est de la RDC et des centaines de femmes ont été mutilées après avoir été victimes de sévices sexuels infligés par des miliciens armés, au cours des nombreux conflits qui font rage dans la région depuis plus de dix ans.
Denis Mukwege, 53 ans, fils d'un pasteur d'une mission protestante suédoise, a créé un hôpital à Bukavu, dans le sud du Kivu, après avoir constaté combien était nombreuses ses patientes atteintes de lésions ou de maladies graves consécutives à des viols.
Aujourd'hui, son service accueille près de 10 femmes par jour, dont plus d'un quart doivent faire l'objet d'une intervention chirurgicale.
Après des études de médecine au Burundi et des études de gynécologie au CHU d'Angers (France), M. Mukwege était retourné dans ce qui était alors le Zaïre pour fonder un service de gynécologie, mais l'hôpital où il exerçait avait été détruit en 2006.
Le prix Olof Palme, qui sera remis à M. Mukwege le 30 janvier 2009, récompense chaque année une réalisation exceptionnelle fidèle à l'esprit du Premier ministre social-démocrate, assassiné en 1986 à Stockholm.
En 2007, le prix, doté de 75.000 dollars, avait récompensé la féministe iranienne Parvin Ardalan.
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