AFP
27/10/08
Le général espagnol qui commande les Casques bleus en République démocratique du Congo (RDC) a démissionné, a annoncé lundi la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas.
La démission du général Vicente Diaz de Villegas, qui intervient deux mois à peine après sa nomination à la tête de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), est due à des "raisons personnelles", a affirmé Mme Montas.
Dans l'attente de la nomination de son successeur, le général ghanéen Ishmeel Ben Quartey assurera l'intérim, a indiqué la porte-parole.
De source diplomatique, on indique que le général Diaz estime que la Monuc n'a pas les moyens de faire face à sa tâche, alors qu'elle est confrontée à une nette détérioration de la situation dans l'est de la RDC.
Le 3 octobre, le représentant spécial de l'ONU en RDC, Alan Doss, avait émis le même avis, demandant des moyens et des troupes supplémentaires pour la Monuc, lors d'une déposition devant le Conseil de sécurité.
Avec plus de 17.000 soldats, la Monuc est la plus importante force de maintien de la paix de l'ONU, mais elle doit aider les forces gouvernementales à faire régner l'ordre dans une région immense et instable depuis des années, aux confins du Rwanda, de l'Ouganda, du Soudan et même de la République centrafricaine.
Près de 20.000 civils ont fui lundi les combats entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda et l'armée dans l'est du pays, en direction de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, selon une estimation d'un journaliste de l'AFP.
Depuis la reprise des combats, le 28 août, en violation d'un accord de paix signé à Goma en janvier, les affrontements entre le CNDP et les FARDC (troupes gouvernementales) dans le Nord-Kivu ont poussé quelque 200.000 personnes de plus à fuir leurs maisons, avait affirmé vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU.
Selon l'ONU et des diplomates, la Monuc aurait été prise à partie par la foule dimanche et attaquée par les rebelles pro-Kunda lundi.
Mme Montas a indiqué que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, était "extrêmement préoccupé" par la nouvelle détérioration de la situation au Nord-Kivu. "Il condamne les attaques délibérées contre les Casques bleus de la Monuc par les forces du CNDP. Il dénonce la poursuite des hostilités entre les forces du CNDP et celles de l'armée, en violation du cessez-le-feu", a-t-elle ajouté.
AFP