Louis-Paul Eyenga Sana
19/06/08
Dans un point de presse tenu dernièrement à Kilolwire dans le Masisi, au Nord-Kivu, fief du CNDP, Laurent Nkunda leader de ce mouvement politico-militaire a jugé insuffisant le travail abattu par le Programme Amani.
Laurent Nkunda a jugé le bilan de ce programme mitigé et a invité la délégation «à s’amender afin d’identifier ce qui a marché ou pas et pourquoi ». Selon l’Agence congolaise de presse, il a fait cette déclaration quatre jours après son entretien avec l’abbé Apollinaire Malumalu, coordonnateur du Programme Amani et les facilitateurs internationaux à Kilolwire. Il a dit « qu’il est temps de se fixer un programme avec évaluation à la fin étant donné que la population congolaise attend le fruit du programme Amani qui vient de totaliser cinq ou six mois »
Par ailleurs, Laurent Nkunda a identifié quelques raisons qui freinent l’évolution positive du Programme Amani : l’absence des structures provinciales, l’inefficacité de la sensibilisation et enfin les attaques répétées par la PARECO contre les positions du CNDP.
Lors d’une conférence de presse à l’hôtel Karibu de Goma le lundi 16 juin, René Abandi, porte-parole du CNDP, a réaffirmé la volonté de son mouvement d’appuyer et de continuer sa participation dans le processus Amani ainsi que des accords de Nairobi signés entre la RDC et le Rwanda, le 9 novembre 2007. Il se dit indigné du non respect par le gouvernement congolais de l’application du calendrier relatif au rapatriement forcé des FDLR dans leur pays.
LE CRI D’ALARME DU CNDP
Il a profité de cette occasion pour lancer un cri d’alarme pour un rapatriement rapide des FDLR : « Le communiqué de Nairobi qui avait été signé le 9 novembre voulait que la période de sensibilisation commence le 15 décembre, et que le 15 mars, commence le désarmement forcé des FDLR. Le 15 mars, il s’est tenu une réunion à la Monuc, à laquelle nous avons participé en tant que CNDP. Alors, à cette date, le CNDP a rendu public son point de vue selon lequel nous nous réservions le droit d’évaluer, au 15 juin, la situation étant donné que c’était la date butoir. Nous sommes fortement indigné car le bilan est largement négatif.»
Mais ce point de vue n’est pas partagé par le lieutenant général Kayembe Mbandankulu, chef d’état major des FARDC. Selon la radio onusienne, ce dernier a eu une réunion avec son homologue rwandais lundi 16 juin dernier à Gisenyi au Rwanda, au cours de laquelle les deux chefs d’état-major général ont fait une évaluation des accords de Nairobi. Pour le général Kayembe, beaucoup de progrès ont été réalisés par le gouvernement congolais à ce sujet.
Le Potentiel