La Monuc renonce à toute attaque armée contre les FDLR.

J-Alain Kabongo

20/03/08

 

Au cours du point de presse du 19 mars au quartier général de la Mission de Nations Unies au Congo (Monuc), Michel Bonnardeaux, porte-parole intérimaire, s’est appesanti sur la récente résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige le désarmement des éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des ex-Forces armées rwandais (ex-Far)/Interhamwe et d’autres groupes rwandais opérant dans l’Est de la RDC.

« Ils doivent déposer immédiatement les armes », soutient la résolution, qui exhorte ces éléments à se présenter immédiatement et inconditionnellement aux autorités congolaises ou à la Monuc pour leur désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réintégration.

Le Conseil exige également que ces éléments cessent immédiatement le recrutement et l’utilisation des enfants. Il exhorte aussi la RDC et le Rwanda à intensifier leur coopération, afin d’exécuter les engagements pris dans le communiqué de Nairobi du 9 novembre 2007. Cet organe de l’Onu s’oppose à tout soutien financier, technique ou autre apporté aux FDLR, Interhamwe ou autres groupes armés rwandais qui opèrent en RDC. Bonnardeaux n’a trouvé aucun lien entre l’adoption de cette résolution et la réunion du 16 mars 2008 à Goma entre les chefs d’Etat-major des armées rwandaise et congolaise. « Nous n’avons pas assisté à cette réunion entre les généraux Kayembe et Kabarebe. Nous n’en savons rien », a-t-il répondu laconiquement.

Non à une attaque contre les FDLR

En ce qui concerne l’apport de la Mission dans le rapatriement des FDLR, Bonnardeaux a indiqué que la Monuc a toujours apporté son soutien aux Forces armées de la République démocratique du Congo, en cas de besoin. « La Monuc utilisera tous les moyens à sa disposition pour soutenir les FARDC dans leur campagne de rapatriement des FDLR et autres combattants. Il ne faut pas s’attendre à une attaque armée de la Monuc », a-t-il lancé, expliquant que les casques bleus se déploient dans les zones de proximité où il y a des mouvements des groupes armés. Mais le porte-parole militaire, Jean-Paul Dietrich n’a pas été en mesure de dire s’il y avait des bases mobiles de la Mission dans les territoires administrés actuellement par les combattants rwandais. « Il n’y aura riposte qu’en cas où les FDLR nous attaqueraient », a-t-il promis, tout en précisant que l’initiative de rapatriement forcé des combattants rwandais est venue du Gouvernement congolais. Il a pris l’engagement de désarmer les groupes armés dès le 15 mars 2008. « Le gouvernement congolais est en tête du processus de désarmement des combattants, la Monuc est là pour appuyer », a-t-il dit. Bonnardeaux a indiqué que le mandat de la Monuc se limite au rapatriement volontaire, c’est-à-dire sensibiliser les combattants à rentrer chez eux et à renoncer aux armes sans aucune contrainte. « Le rapatriement forcé n’est pas dans notre mandat », a-t-il insisté.

Une tâche difficile

Michel Bonnardeaux note qu’en transférant une liste de 6997 génocidaires à la RDC, cela est difficile à gérer. Il a réitéré le souhait exprimé dernièrement par le chef de la Monuc de voir cette liste adaptée pour faciliter la tâche à la partie congolaise.  Au sujet de la présence et du départ des combattants ougandais de LRA du parc de Garamba, le porte-parole intérimaire est resté évasif, expliquant que la Monuc porte son attention sur les seules milices actives en RDC. Il n’a aucune information officielle sur le départ de Koni du parc de la Garamba.

 

Le Phare

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