AFP
11/11/08
Kigali s'apprête à émettre des mandats d'arrêt contre des Français mis en cause dans un rapport rwandais qui accuse la France d'avoir "participé à la mise en exécution" du génocide perpétré dans ce pays en 1994.
Le parquet général rwandais s'apprête à émettre des mandats d'arrêt contre des responsables civils ou militaires français mis en cause dans un rapport rwandais sur le rôle présumé de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda, a-t-on appris mardi de source judiciaire rwandaise.
La justice rwandaise est en train de mettre la dernière main aux actes d'accusation contre 23 des 33 responsables civils ou militaires français mis en cause dans le rapport rendu public le 5 août, a déclaré mardi à l'AFP sous couvert d'anonymat une source au parquet général du Rwanda.
"Les actes d'accusation sont en train d'être finalisés, les mandats d'arrêt peuvent être lancés à tout moment dès maintenant", a ajouté cette source.
Dans ce rapport, Kigali avait accusé la France d'avoir "participé à la mise en exécution" du génocide perpétré dans ce pays en 1994, et réclamé que 13 hauts responsables politiques et 20 militaires français soient poursuivis.
Le génocide au Rwanda a fait, selon l'ONU, environ 800.000 morts au sein de la minorité tutsie et des Hutus modérés.
La France a reconnu des "erreurs" dans sa politique rwandaise, mais a toujours récusé les accusations lui faisant porter une responsabilité dans les massacres.
Cette annonce survient alors que des manifestations se déroulent depuis lundi à Kigali pour protester contre l'arrestation dimanche en Allemagne de la directrice du protocole d'Etat rwandais, Rose Kabuye, en vertu d'un mandat d'arrêt émis par la France.
AFP