Ange Michel Murangwa
05/04/13
Le Gouvernement Congolais ne cesse de dire et de se dédire. Kabila a-t-il encore quelque droit de regard sur les décisions qui concernent son pays ?
L’enfantine attitude affichée par le Président Kabila aux cours de la dernière rencontre d’Oyo (Congo Brazzaville) laisse peu de doutes sur la question. Pendant que ses collègues Kagame, Museveni et Sassou Nguesso se concertaient sur les problèmes du Nord Kivu, Kabila tapotait nerveusement sur sa tablette Androïde. Il trouvait sans doute plus excitant l’Ultimate Soldier Challenge S01E04, le dernier jeu de Nintendo.
Pour d’autre raison, il doit bien s’amuser le Général Makenga qui vient d’être révoqué de ses fonctions au sein d’une arme qu’il combat depuis une bonne année. Personne n’a poussé jusqu’à l’outrecuidance de lui demander de venir à Kinshasa pour répondre de ses actes de rébellion, et au contraire, la délégation gouvernementale reprend avec la route pour Kampala pour harmoniser l’accord final sur les négociations entamées depuis le 9 décembre 2012. Un exercice qui ne semble pas suggérer une quelconque reddition du M23.
Il ya à peine cinq jours pourtant, Raymond Tshibanda et Lambert Mende amusaient la galerie en intimant l’ordre au même M23 de cesser d’exister comme mouvement politique et militaire. Avec qui vont-ils aujourd’hui harmoniser l’accord final ? Avec un mouvement littéraire, ou une nouvelle ONG dénommée « M23 » ? Allez y comprendre !
Le chef de la diplomatie congolaise soulignait avec force que si ce mouvement persistait, « la Brigade d’intervention de la Monusco s’occuperait à mettre fin à son existence ». Comme pour nous dire que la résolution 2098 avait placé cette Brigade sous l’autorité du Gouvernement et de l’Etat-major Congolais. Si c’est là une promesse de la généreuse France, celle-ci tenterait alors une reddition de la si bien nommée « Opération Chimère ».
Un quidam l’a si bien mis. Pendant que la Chirurgienne Mushikiwabo s’apprête à opérer, son collègue congolais, Raymond Tshibanda s’exhibe dangereusement à la ronde avec des bistouris. Comme s’il y avait encore au Congo des personnes naïf assez pour croire encore en ses capacités d’influer sur le processus de paix dans la Région des Grands Lacs.
Il serait peut-être grand temps que le Congo se rende à la triste évidence du peu de cas que la Communauté Internationale fait de ses recommandations et de ses désirs tous autant versatiles dans le processus de paix qu’il a été incapable de mener à terme depuis bientôt vingt ans.
D’autres se chargent de la tâche et surtout personne n’entend lui demande son avis. Il devra avaler l’amère pilule telle que prescrite par d’autres, de grès, ou alors accepter de baisser sa culottes pour recevoir… son équivalent par injection. C’est peut-être dans cette perspective que le Conseil de Sécurité s’est adressé à l’Armée Sud-Africaine dont *Laurent Touchard nous dit que 25 % des effectifs est séropositif. Ladsous ne pouvait mieux trouver pour ce paradis du viol. Je crains la France et ses cadeaux, disait déjà le vieux Romain Habyarimanus au temps de Troie.
Pendant que les maitres du jeu auscultent le Congo en silence et dosent leurs formules sans se départir de leur calme, les experts congolais ignorent toujours la présence des Kata Katanga en haillons qui occupent périodiquement Lubumbashi. La Région de Bunia est en feu, Le Sud Kivu demeure sous la coupe des interahamwe et autres milices. Les Ngbakas (Seleka ?) Signalent déjà leur fugue guerrière dans le L’Oubangui… La gangrène se repend chaque jour d’avantage mais les gouvernants congolais ont, semble-il, les yeux rives sur les mirages hallucinants qui montent de cratères des volcans du Graben.
Sans rire, le Président de l’Assemblée Provinciale du Nord Kivu dénonçait ce matin le renforcement des troupes du M23. Monsieur Jules Hakizimwami (encore un congolais qui préfère s’exprimer en Kinyarwanda) jure par ses ancêtres à morphologie douteuse, avoir aperçu 2.500 ougandais qui traversaient en plein jour la frontière de Bunagana et se déployaient sur l’axe Rwindi- Kanyabayonga. Le hallucine aurait encore aperçu 1.500 Rwandais qui traversaient furtivement la ville de Goma pour occuper Minova et Kalehe dans le Sud Kivu… L’éternel objectif de ces perpétuels agresseurs est bien entendu la prise de Goma, Goma que Makenga pourrait saisir tout seul et en tout moment, sans devoir combattre, faute de combattants pour l’affronter.
Bien entendu, la MONUSCO qui n’a rien vu, ne pourrait ni infirmer, ni confirmer l’information. Allah Akbar, c’était un Vendredi, et nos Indiens étaient certainement en prière.