VirungaNews
07/01/12
VirungaNews : Pouvez-nous faire une brève présentation de vous-même ?
Fifi Ngampwende: Je me nomme Fifi Ngampwende, suis née le 31 janvier d'une certaine année, donc la trentaine révolue (rire). Kinoise je lutte dans le M23 à côtés de mes frères pour restaurer la dignité du Congo et du Congolais.
VN : Comment êtes-vous arrivée à faire partie d’une rébellion animée jusque-là par nombreux ressortissants de l’Est du Pays?
FN : Ceci prouve à suffisance, que la misère du peuple congolais nous interpelle tous peu importe la province d’origine. J’ai vécu la souffrance des miens depuis Kinshasa la capitale. Je suis titulaire d’une licence en Relations Internationales, obtenue auprès de L’Université Pédagogique Nationale (UPN). J’ai travaillé à l’OIM en qualité de chargée de communication jusqu'à la fin de mon contrat. Interpellée par la souffrance de mon peuple, la corruption, les injustices, et autres innommables discriminations, j’ai eu à rejoindre au plus vite le M23 et m’occupe des relations extérieures et de la coopération régionale, en temps que chef de département adjoint.
VN : La non-gouvernance affecte plus la femme que l'homme: violences, viols, le tout assorti d’une gestion difficile de la famille. Y-a-il un éveil des consciences dans les territoires libérées au sein des affaires sociales?
FN : Eduquer une femme, c'est éduquer toute une nation, je crois qu'on doit investir beaucoup en elle. Je prône la méritocratie, il ne suffit pas tout simplement d'être femme, il faut avoir quelque chose à donner, de valeurs à incarner et à communiquer. Dans les territoires sous notre contrôle, les femmes, et les jeunes filles reçoivent un encadrement adéquat. Les femmes sont encouragées à dénoncer toutes tentatives de viol ou autres avances suspectes au sein de nos communautés. Des sanctions sévères sont prévues pour condamner les auteurs présumés de ces crimes. Nous ne ménageons d’aucun effort pour combattre les antivaleurs. Le peuple congolais tout entier n’aspire qu’au changement.
VN : La partie gouvernementale accepte-t-elle finalement la signature d’un cessez-le-feu?
FN : Jusque-là non.
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Propos recueillis de Kampala par El Memeyi Murangwa (@ElMemeyi)
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