AFP

13/12/08

KINSHASA – Le président congolais Joseph Kabila a assuré samedi "multiplier" les initiatives pour tenter de trouver une issue négociée au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d'un rare discours à la Nation.

"En ce moment douloureux que traverse notre pays (…) nous multiplions les actions politiques et diplomatiques pour mettre fin à la guerre et à la misère" dans l'Est, a-t-il déclaré devant le Parlement réuni en Congrès.

Le "courage politique consiste parfois à consentir des sacrifices", a-t-il ajouté en mentionnant "les tractations actuelles" avec la rébellion de Laurent Nkunda, qui a infligé de sérieux revers à son armée ces dernières semaines dans la province du Nord-Kivu.

Entamées lundi sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU, Olusegun Obasanjo, ces négociations ont été suspendues jusqu'au 17 décembre.

Au plan régional, la RDC souhaite "vider le contentieux réel ou supposé avec certains de (ses) voisins" pour "réduire l'espace de violences et de pillages dans la région, longtemps facilité par l'absence de communication entre les Etats", a poursuivi le chef de l'Etat congolais.

Le Rwanda et la RDC, qui ont suspendu leurs relations en 1998, se sont engagés récemment à poursuivre les efforts pour normaliser leurs relations.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du Tutsi congolais Laurent Nkunda, ce qu'a confirmé un rapport de l'ONU publié vendredi. Le Rwanda dément tout appui.

Le président congolais a également demandé à la communauté internationale "une contribution déterminante" pour sortir du conflit. L'Union européenne (UE) tergiverse actuellement sur l'envoi de troupes relais, en attendant le déploiement prévu de 3.000 casques bleus supplémentaires.

Par ailleurs, Joseph Kabila a reconnu que la crise économique mondiale allait rendre l'économie de RDC "plus vulnérable" et aurait "une incidence négative sur le programme de reconstruction".

"Nous ne devons pas nous laisser décourager par des anticipations pessimistes" a-t-il toutefois ajouté, sans annoncer de mesures spécifiques pour lutter contre cette crise.

La Banque centrale congolaise (BCC) a annoncé vendredi que la croissance avait été négative entre fin juin et fin octobre, en moyenne à moins 2,7% par rapport à la même période de 2007.

Les autorités du Katanga (sud-est) ont également indiqué que 300.000 personnes seraient sans emploi d'ici la fin de l'année dans la province. De nombreux groupes miniers y ont mis la clé sous la porte en raison de l'effondrement des cours des minerais.

Comparant "la rupture de la paix au Nord-Kivu et le ralentissement prévisible de la reprise économique" à des "poussées de fièvre", le président Kabila a assuré que ces symptômes étaient "curables".

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