Radio Okapi
15/04/07
L’information a été livrée par le collectif des avocats en RDC de Thomas Lubanga, dans un point de presse samedi à Kinshasa. Me Jean-Marie Eley, président de l’association des avocats de la défense de Thomas Lubanga, a précisé que Me Flamme a démissionné parce qu’il n’avait pas de moyens pour mieux faire son travail. Pour sa part, le bureau de la CPI à Kinshasa donne quelques précisions, rapporte radiookapi.net
Me Flamme a dénoncé le fait que la Cour pénale internationale (CPI) a donné plus de moyens à l’accusation. Cette dernière aurait effectué 70 missions en RDC dans le cadre de ce procès. En revanche, la défense n’a, elle, effectué qu’une seule mission, a indiqué Jean-Marie Eley. M. Flamme aurait refusé également de cautionner les irrégularités quant à la confirmation des charges contre Thomas Lubanga, son client, selon toujours Me Eley « Nous devons aussi noter que Thomas Lubanga n’est pas le criminel qu’on a toujours présenté. D’après eux, Thomas Lubanga devrait être poursuivi pour crime contre l’humanité. Mais l’unique charge qui pèse sur lui, après confirmation des charges et échange de pièces et documents, c’est l’enrôlement d’enfants. Or, nous vous disons que tout le monde a enrôlé les enfants. Si l’on veut faire un procès à ce sujet, c’est alors le procès de tout le monde. Et jusqu’à présent, les enrôlements d’enfants continuent. Puisqu’il s’agit d’un seul dossier et comme nous sommes dans la période couverte par la compétence de la Cour, qu’on continue à arrêter ceux qui enrôlent jusqu’à présent et qu’ils viennent rejoindre Thomas, et nous allons éventrer le boa. Donc Thomas n’est pas la personne qu’on a toujours présentée. Aujourd’hui, la vérité est là. Tous les dossiers qu’ils ont amenés à la Cour, celle-ci les a rejetés. Pour l’instant, il n’y a que le dossier sur l’enrôlement. Pour nous, c’est un dossier qui est faible à titre d’infraction. Si vraiment il n’y a pas politisation, on va acquitter Thomas et ce dernier devrait être indemnisé par la Cour », a expliqué le président de l’association des avocats de la défense de Thomas Lubanga. Le son de cloche de la CPI Contacté, le bureau de la CPI à Kinshasa a fourni des précisions sur les deux aspects évoqués par le collectif des avocats de Lubanga en RDC. Paul Madidi, coordonnateur de la sensibilisation pour la CPI en RDC a confirmé la démission de l’avocat conseil de Thomas Lubanga (Ndlr : il s’agit de Me Flamme). Mais il a été remplacé par quelqu’un d’autre dont le nom sera bientôt connu, a-t-il ajouté. Paul Madidi a par ailleurs indiqué que M. Flamme a bénéficié de beaucoup de moyens de la part de la Cour pénale internationale. Il a reçu plusieurs centaines de milliers d’euros, selon M. Madidi. Ce qui n’est pas peu par rapport à ce qu’on donne ailleurs, a estimé le coordonnateur de la sensibilisation de la CPI en RDC.