Tshieke Bukasa
04/30/09
« Je constate qu’il y a un ordre manifestement illégal m’empêchant de regagner Mbandaka et cela en violation de l’article 28 de notre Constitution. Nous sommes dans un Etat de droit, il est malheureux de constater que des gens ne veulent pas accepter une décision de justice… ». C’est en ces termes que le gouverneur de l’Equateur, José Makila Sumanda, s’est exprimé en liminaires, mercredi 29 avril à l’aéroport de N’Djili,, avant d’annoncer avec fracas sa démission devant la presse .
« Je constate aussi une dictature qui s’installe au niveau de ce pays, par conséquent je décide en âme et conscience de démissionner de mes fonctions de gouverneur. Je vais déposer ma démission tout de suite auprès du Président de la République… » a-t-il vociféré, pour dénoncer l’humiliation dont il a été victime de la part des « services » qui lui ont catégoriquement refusé le droit d’embarquer dans l’avion en partance pour Mbandaka. Accompagné de quelques députés nationaux (Charles Bofassa Djema et Delly Sessanga Hipungu) et des élus de l’Assemblée provinciale de l’Equateur (Bolili et Itongi), le gouverneur n’a pas été en mesure de révéler la source exacte de la décision de le clouer dans la capitale. Promettant de tenir un point de presse pour éclairer l’opinion, il a d’ores et déjà indiqué qu’il reste à la disposition de la « justice » pour clore définitivement ce dossier lui collant à la peau. En effet, ayant été pendant trois mois sur le banc de touche suite à une affaire de mauvaise gestion d’une somme destinée au fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées (ETD), le gouverneur Makila a été réhabilité le vendredi par la Cour d’Appel de Mbandaka. Ainsi donc, il avait prévu d’organiser, au milieu de cette semaine, une séance de travail avec les députés, ministres et fonctionnaires de sa province en vue de recadrer les actions à mener ensemble et les moyens à mobiliser pour y parvenir. Contre toute attente, la décision de maintenir José Makila à Kinshasa a fait voler en éclat les espoirs des Mbandakois qui croient dur comme fer en lui. Dans ce sens, le député provincial Bolili a regretté l’incident, tout en faisant savoir que ce qui vient de se passer va mettre la province dans une situation de cacophonie. « Ces gens malintentionnés qui veulent déstabiliser la province et la placer dans une situation de cacophonie car on ne peut pas comprendre qu’un ordre soit donné verbalement !» s’est-il plaint, tout en invitant la population à prendre acte de cet agissement posé en public. Soulignons que cette situation étonne plus d’un, car pour un cas similaire, plus précisément celui du gouverneur du Kasaï Occidental, Trésor Kapuku, en difficulté avec la chambre législative de sa province, puis lavé par la justice, l’exécution de la décision judiciaire s’est faite sans anicroche. Pourquoi deux poids, deux mesures?
Le Phare