MMC
30/03/07
Les soldats de la Monuc ont failli totalement à leur mission en refusant de s’interposer jeudi 22 et vendredi 23 mars 2007 entre les forces belligérantes en présence. Ils se sont cantonnés à jouer aux ramasseurs de cadavres. Ghislaine Dupond de RFI flétrit la couardise des Casques bleus.
La Monuc n’est pas en reste, elle aussi, dans l’appréciation des faits qui ont marqué les deux journées chaudes des 22 et 23 mars derniers dans la capitale.
Alors qu’elle a été la toute première à constater avec une satisfaction non dissimulée le succès obtenu sur le terrain par les éléments de l’armée sur les miliciens de l’ex vice-Président, son porte-parole militaire, Didier Rancher s’est rétracté sur ses éloges qu’il a faits à l’endroit des FARDC. C’était au cours du point de presse hebdomadaire qu’il a tenu hier mercredi 28 mars 2007.
Sans doute pris sous l’influence de l’indignation manifestée la veille par les ambassadeurs occidentaux, Didier Rancher a lui aussi repris la même antenne qu’eux et déploré les événements des 22 et 23 mars derniers.
C’est du reste ce qui lui a valu ce jeudi matin29 mars une réplique sèche de la journaliste française Ghislaine Dupond de Radio France Internationale (RFI).
En effet, intervenant, dans un commentaire musclé fait au cours du journal parlé de ce jeudi matin, fustigé le rôle quasi négatif joué par les Casques bleus de la Monuc au cours de ces deux journées chaudes. Notre confrère a accusé les soldats de la paix des Nations Unies de n’avoir été d’aucune espèce d’utilité sur le théâtre des opérations. Pire, la journaliste française accuse la Monuc de n’avoir pas su s’interposer entre les forces belligérantes en présence.
Des témoins affirment même que lorsque les renforts dépêchés sur le boulevard du 30 Juin par l’Etat-major général des FARDC se sont amenés, les soldats de l’ONU ont carrément débrayé, abandonnant à qui mieux leurs positions aux alentours de la résidence de Jean-Pierre Bemba.
Il est alors faux de croire, malgré les insinuations de Didier Rancher, porte-parole de la Mission des Nations Unies au Congo, que la brigade–Ouest de la Monuc, qui a préalablement renforcé son dispositif sur les points sensibles de Kinshasa avant le 15 mars 2007 et a continué à acheminer des renforts au cours des événements, déployant le maximum d’unités disponibles sur le centre ville jusqu’à engager 25 blindés en même temps (sic), a été d’une quelconque efficacité ni utilité sur le terrain. On n’est pas bien loin de dire que la passivité de la Monuc dans cette affaire ressemble à un cas de non-assistance à personnes en danger.
Car si réellement la brigade-Ouest avait été disposée sur le terrain telle que l’a dit Didier Rancher, les ambassadeurs occidentaux n’auraient pas dénombré autant de morts dans les morgues de Kinshasa ; ni fait au gouvernement le grief d’avoir usé de la force. Le seul mérite que la Monuc peut s’attribuer, c’est celui d’avoir incontestablement joué au ramasseur des cadavres. Nous sommes à penser que ses éléments auraient rencontré bien moins de cadavres sur le terrain réellement le dispositif annoncé par Didier Rancher a fait son travail. Malheureusement pour le porte-parole de la Monuc, cela n’a pas été le cas ! Et Ghislaine Dupond a totalement raison de le décrier.
MMC