AFP
01/04/09
Tandis que Nicolas Sarkozy maintient la pression à quelques heures de l'ouverture du G20 à Londres, Barack Obama appelle à un front uni contre la crise.
Le président américain Barack Obama, pour la première fois en tournée en Europe, a appelé mercredi à un front uni contre la crise à la veille du sommet du G20 à Londres, après les vives critiques du président français Nicolas Sarkozy à l'égard du projet de communiqué final.
« Nous avons la responsabilité de coordonner nos actions et de nous concentrer sur les points communs et non sur des divergences épisodiques », a déclaré Barack Obama à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre britannique Gordon Brown à son bureau du 10, Downing Street.
Pendant ce temps, trois à quatre mille manifestants, selon la police, étaient réunis dans une atmosphère parfois tendue dans la City, brandissant des pancartes où l'on pouvait notamment lire « C'est notre argent qu'ils ont volé ».
Des manifestants qui protestaient contre le sommet ont brisé mercredi des vitres des locaux de la banque RBS, certains réussissant à pénétrer dans les bureaux avant d'être rapidement refoulés.
Plus de 10 000 policiers ont été mobilisés mercredi et jeudi pour encadrer les protestations, transformant la capitale en « forteresse Londres », titrait le Times. Huit personnes avaient été interpellées en milieu de journée.
Lors d'une conférence de presse commune avec Gordon Brown, Barack Obama a affirmé que « les divergences entre les différentes parties (au G20) ont été très exagérées ».
"La politique de la chaise vide marquerait un échec"
Quelques heures auparavant, le président français Nicolas Sarkozy avait une nouvelle fois critiqué les projets de communiqué final du G20. Ces derniers « ne conviennent ni à l'Allemagne, ni à la France », a-t-il déclaré sur la radio Europe 1, demandant une nouvelle fois un renforcement de la réglementation des paradis fiscaux et des fonds spéculatifs.
Revenant sur les propos, mardi, de sa ministre de l'économie Christine Lagarde qui avait affirmé que Nicolas Sarkozy n'hésiterait pas, si nécessaire, à quitter la table des discussions, le président a ajouté: « la politique de la chaise vide marquerait un échec qui serait celui du sommet, je ne veux pas croire qu'on arriverait à ça ».
Barack Obama a reconnu: « Nous n'allons pas nous entendre sur tous les points » mais estimé que le sommet ne pouvait pas se permettre des « demi-mesures ».
"Négociations dures"
Gordon Brown a dit s'attendre à des « négociations dures » mais s'est dit persuadé que Nicolas Sarkozy ne claquerait pas la porte. « Je suis persuadé que le président Sarkozy assistera au début du dîner et qu'il restera jusqu'à la fin », a assuré Gordon Brown.
S'exprimant juste avant de s'envoler pour Londres, le président français a assuré que lui et M. Brown avaient dans un entretien téléphonique « réaffirmé leurs positions pour plus de régulation financière et leur attitude très ferme sur les paradis fiscaux ».
Paris et Berlin ont à plusieurs reprises fait part de leurs réticences quant à de nouvelles mesures de relance budgétaire, soutenues par Londres et Washington.
A Berlin, la chancelière a répété que l'Allemagne « avait déjà apporté une contribution énorme » mais reconnu qu'elle « ne pouvait exclure » un débat sur de nouveaux plans de relance lors du G20 où elle a dit se rendre « avec un mélange de confiance et de préoccupation ». Un porte-parole d'Angela Merkel a par ailleurs estimé que la politique de la chaise vide évoquée par Nicolas Sarkozy n'était pas « la meilleure idée ».
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s'entretiendront à Londres avant une conférence de presse commune prévue à 15h30 GMT.
Barack Obama a pour sa part rencontré pour la première fois son homologue russe Dmitri Medvedev. Les deux hommes se sont engagés à discuter une coopération « mutuelle » sur la question du bouclier antimissile américain et à rouvrir des négociations sur le traité de réduction des armes stratégiques START.
Le président des Etats-Unis doit également rencontrer dans l'après-midi le président chinois Hu Jintao. Avec son épouse, ils se rendront ensuite au palais de Buckingham pour une audience privée avec la reine Elizabeth II, avant un dîner à Downing Street en présence de tous les participants au G20.
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