Bruno Salazaku (*)
04/07/13
Hier mercredi 3 juillet 2013 à 13h30 au Tribunal correctionnel de Bobigny -12 éme chambre, Palais de Justice 173 avenue Paul Vaillant Couturier dans la ville de Bobigny en banlieue parisienne, a eu lieu un procès opposant le colonel EPENGE Jean-Paul aux “ combattants”. Procès enregistré sous le numéro Parquet 13017000281.
Rappel des faits: le 23 novembre 2012, un groupe des “combattants congolais”, “ voyous et bandits’’ selon le terme du Juge Président se sont présentés à 6heures du matin au domicile du colonel EPENGE Jean-Paul pour lui faire la peau disaient –ils, car en étant membre du M23, ce dernier défendait la cause des Tutsi et par ricochet le Rwanda qui est diabolisé par la mouvance dite ‘’des combattants’’.
Le volet du dossier pris en compte pour ce procès était la procédure concernant monsieur KADISHA KATUTU Papy. Le Procureur de la République reproche à ce ‘’combattant’’ d’avoir le 23 novembre 2012 sur le territoire français et depuis temps non couvert par la prescription, communiqué ou divulgué une fausse information dans le but de faire croire à un sinistre et de nature à provoquer l’intervention inutile des secours, en l’espèce, en appelant les fonctionnaires de police puis les sapeurs-pompiers et en leur faisant croire qu’une personne ne répondait pas aux appels à l’intérieur d’un appartement dans le seul but de leur faire ouvrir la porte dudit appartement. Faits prévus par l’article 332-14 Alinéa 2 du Code Pénal, et réprimés par l’article .332-14, article 322-15 1, 2, 3, 5, et 6 du Code Pénal.
Le prévenu KADISHA KATUTU Papy extrait de la prison de Fresnes en banlieue parisienne où il purgeait déjà une peine de 5 mois fermes pour d’autres infractions s’est retrouvé seul dans le box des accusés; tandis que les sympathisants de la cause que défends le Colonel EPENGE qui dans cette affaire était défendu par Maitre Amandine SBIDIAN du Cabinet de Laure HEINICH-LUIJER de Paris étaient venus nombreux le soutenir. Apres les plaidoyers de Maitre Amandine SBIDIAN, la Procureur de la République a insisté sur la gravité des faits reprochés au prévenu et a requis une peine de 6 mois ferme et 2500 euros d’amende.
Le prévenu confus dans ses propos, a fini par reconnaitre les faits et a demandé pardon à la famille du colonel EPENGE. Le Président du Tribunal a suivi les réquisitions de la Procureur de la République et a condamné KADISHA KATUTU Papy a 6 mois de prison ferme, inscription sur le bulletin 2 de son casier judiciaire et à verser au Colonel EPENGE la somme de 2500 Euros pour préjudice morale.
Le Président du Tribunal a soutenu que les problèmes de la RD Congo se règlent au Congo et surtout pas sur le territoire français ou le débat contradictoire existe et se déroule dans le calme et non dans la violence. Cette condamnation n’est qu’un début dans cette affaire. Les enquêtes se poursuivent et d’autres têtes des’’ combattants voyous’’ vont tomber. Nous sommes en France, la justice est lente mais quand elle passe… elle laisse les traces. Il n’est plus question de troubler l’ordre publique et la quiétude des citoyens honnêtes. En cas de récidive les peines seront encore plus lourdes.
Le prévenu, les yeux agars, menotté, escorté par deux agents de police, est retourné en prison pour 6 mois de plus à rajouter sur sa peine actuelle. Il ne sortira pas de prison avant avril 2014. Les 2 membres de sa famille en sanglots, présents dans la salle, ont déploré le fait que ses amis ‘’combattants’’ n’ont même pas osé venir assister au procès. C’est tout dire…Chacun pour soi vieux frère.
A la sortie de l’audience le Colonel EPENGE porté en triomphe par les siens a déclaré modestement à la presse…Que ce jugement serve d’exemple à tous ceux qui pensent que proférer des menaces, propager la haine raciale et agresser les personnes en France sont une solution pour un changement au Congo. Tant que je serai en vie, je ne cesserai de me battre pour la coexistence pacifique des ethnies au Congo, pour le retour de nos frères refugiés qui croupissent dans des camps au Rwanda, Ouganda et ailleurs… et surtout pour la bonne gouvernance en RD du Congo.
(*) De notre correspondant à Paris Bruno SALAZAKU
© VirungaNews