Ange Michel Murangwa
23/04/10
Pendant que le gouvernement congolais fête sa dernière victoire totale sur les Enyeles, la MONUC est la seule à reporter des combats violents qui se dérouleraient en ce moment à Lukolela, non loin de Mbandaka.
La MONUC assure contrôler la ville de Mbandaka dans laquelle elle effectue présentement des patrouilles en vue de protéger les populations civiles. « Nous effectuons aussi des patrouilles à longue portée le long du fleuve pour dissuader toute infiltration rebelle » a déclaré Monsieur Mounoubay le rapporteur de la MONUC.
Pas plus tard que la semaine dernière, le Gouvernement assurait à l’opinion nationale et internationale en avoir fini complètement avec la rébellion "Enyele".
Les rebondissements répétitifs de ce problème fait de plus en plus douter de la nature même de cette rébellion présentée au départ comme une révolte paysanne.
Pendant l’attaque de Mbandaka les officiels déclaraient que les rebelles Possédaient une capacité de frape professionnelle, utilisaient un armement plus sophistiqué et des moyens de communication modernes.
Dès lors, les observateurs qui suivent de près la situation commencent à émettre des doutes sur le discours du gouvernement qui tente de réduire un soulèvement populaire en une simple révolte ethnique.
Le Congo commence toujours par se voiler la face devant des réalités qui gênent. La rébellion contre Mobutu fut présentée comme étant une révolte Banyamulenge jusqu'à ce que le Léopard fut invité à négocier en position de faiblesse sur le navire sud-africain Utenica encré à Pointe–Noire.
Le rapport de la MONUC sur les récents événements de Mbandaka se fait encore attendre mais déjà, les informations réunies par l’association des droits de l’homme, l’Ashado fait état d’un « nettoyage spécialisé», de plusieurs cas d’exécutions sommaires, de viols et vols a main armée, des pillages, et autres exactions commises par les troupes de l’armée régulière, les FARDC.
Les rebelles Enyeles seraient crédités de 3 décès accidentels dans les rangs de la force onusienne, et d’un enlèvement forcé, celui du médecin espagnol dont la libération rocambolesque par l’armée congolaise donne encore lieu à divers commentaires plus au moins dubitatif sur la version gouvernementale.
Hier matin au cours de la question orale initiée par l’Assemblée Législative, le Premier ministre Muzito n’a pas su convaincre les honorables Députés sur la situation sécuritaire du pays.
Monsieur Bofassa Djema, l’élu de l’Equateur n’a pas pris des gants pour dénoncer le gouvernement en des termes crus : « Les événements de Mbandaka sont le fruit d’une frustration orchestrée par un groupe d’individus qui veulent en découdre avec les ressortissants de l’Equateur »
Les élus de la province ont par ailleurs exprimé leur souhait de voir maintenus les troupes de la MONUC.
Visiblement inquiet, un député de la Majorité Présidentiel à prudemment lâché dans l’oreille de son voisin : « Et Kabila et son armée ne rassure plus personne »
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