Dom
19/04/07
La chambre basse du Parlement est " en panne " depuis que l'opposition a suspendu sa participation aux travaux, le vendredi 13 avril, pour protester contre l'insécurité dont sont victimes ses membres. Pendant que les journalistes attendaient nombreux la déclaration de cette opposition hier au Palais du peuple, Le Phare a appris que cet exercice était renvoyé sine die. " L'opposition ne fera aucune déclaration publique à l'étape actuelle ", ont déclaré certains de ses enfants terribles sous le sceau de l'anonymat.
Selon les mêmes sources, un cahier des charges contenant les revendications préalables au retour de cette plate-forme politique au Palais du Peuple est déjà élaboré. On affirme même qu'il sera bientôt soumis à plusieurs instances impliquées dans le fonctionnement des institutions de la République. Afin de ne pas gêner des négociations imminentes, la langue de bois a été recommandée à tous les beaux parleurs.
Thomas Luhaka, Bofassa et Kiakwama chez Swing
Selon les mêmes sources, les dirigeants des trois groupes parlementaires de l'opposition ont été reçus hier en audience par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Congo, William Lacy Swing. Il s'agit de Thomas Luhaka, remplaçant de François Muamba en déplacement, pour le compte du Mouvement de Libération du Congo (Mlc), de Charles Bofassa Djema pour l'Ordre des Démocrates Républicains (ODR) et de Gilbert Kiakwama pour le compte les Chrétiens Démocrates (CD).
Sauf imprévu, les consultations vont continuer aujourd'hui avec d'autres institutions ou sensibilités de la communauté internationale, dont l'Union Européenne.
Selon des indiscrétions parvenues au Phare, le cahier des charges de l'opposition comportent entre autres préalables l'arrêt de toute poursuite judiciaire contre Jean-Pierre Bemba, la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d'opinions (pasteur Kutino Fernando, Me Marie Thérèse Landu…), la sécurisation des membres de l'opposition victimes ces derniers temps des visites d'hommes en uniforme, etc.
Kamerhe : un vide vivement ressenti
Il importe de rappeler que c'est juste après le voyage du président de l'Assemblée national, Vital Kamerhe que les membres des trois groupes de l'opposition ont suspendu leur participation aux travaux en signe de protestation. Certains membres de ce regroupement interrogés font savoir que ce qui est arrivé ne le serait peut-être pas si le précité était lui-même aux commandes des plénières.
Selon eux, Vital Kamerhe aurait agi en amont pour calmer les esprits surchauffés. C'est une façon pour eux de reconnaître que leur président joue remplit tout de même à merveille son rôle de sapeur-pompier. On espère qu'avec son retour dans la capitale hier mercredi, la crise parlementaire actuelle pourrait rapidement connaître son dénouement.
Le Phare