AFP
30/04/11
BRAZZAVILLE – Vingt-huit agents de la Mission d'observation de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) ont été bloqués pendant une nuit à l'aéroport de Pointe-Noire (sud du Congo) avant de devoir repartir à Kinshasa, a appris l'AFP samedi de sources concordantes.
On est rentrés à Kinshasa. La situation n'a pas été débloquée comme il se doit. On est restés bloqués à l'aéroport jusqu'au moment où nous avons pris l'avion pour repartir à 11H00 locale (10H00 GMT). La Monusco a envoyé un avion pour nous chercher, a déclaré à l'AFP au téléphone de Kinshasa Martin Nagler, membre de l'équipe de la Monusco.
Dans la matinée, M. Nagler avait déclaré: Nous sommes bloqués depuis hier (vendredi) à 18H30 (17H30 GMT) à l'aéroport de Pointe-Noire, alors que nous sommes venus passer deux à trois jours de vacances après avoir reçu l'autorisation de l'ambassade du Congo en RDC.
Un général de l'armée congolaise lui a précisé que l'ordre des les bloquer venait de Brazzaville, a-t-il ajouté.
Bien qu'ils soient agents de l'ONU, ils ne peuvent pas décider de venir dans un pays souverain sans en avoir avisé les autorités, avait indiqué à l'AFP une source à la division régionale de surveillance du territoire de Pointe-Noire, sous couvert d'anonymat.
Ils sont venus de façon impromptue et incognito. Ils devaient quand même informer le ministère des Affaires étrangères, ils ne l'ont pas fait. Maintenant, nous leur demandons de repartir et ils ne veulent pas. Apparemment ils avaient une autre mission à Pointe-Noire, avait ajouté cette source qui n'a pas voulu commenter le retour des agents.
Les agents sont de diverses nationalités: américaine, sud-africaine, allemande, canadienne, française.
Les relations sont tendues entre les deux Congo qui partagent environ 1.500 km de frontière. Kinshasa avait rappelé fin mars son ambassadeur à Brazzaville, à la suite de l'attaque le 27 février de la résidence du président Joseph Kabila et d'un camp militaire, qui avait fait 19 tués, onze assaillants et huit soldats. Kinshasa accuse Brazzaville d'avoir accueilli sur son territoire deux ressortissants de la RDC, le général Faustin Munene, soupçonné d'être le commanditaire de cette attaque, et Ondjani Mangbana, accusé d'être un rebelle.
Le général Munene, accusé par la RDC notamment de tentative de coup d'Etat en novembre 2010 dans la province du Bandundu (ouest), a été arrêté à la mi-janvier à Pointe-Noire, deuxième ville du Congo-Brazzaville. Un tribunal militaire de RDC l'avait condamné par contumace à la prison à perpétuité début mars.
Détenu depuis mai 2010, Ondjani Mangbama est lui accusé d'avoir mené une insurrection fin 2009 dans le nord-ouest de la RDC, qui a provoqué la fuite de 115.000 personnes vers l'extrême nord du Congo-Brazzaville, où elles sont toujours refugiées.
(©AFP / 30 avril 2011 22h54)