Freddy Monsa Iyaka Duku
28/02/07
Le deuxième jour des travaux de la conférence internationale des parlementaires des pays des Grands Lacs a été marqué mardi par des concertations sur l’élaboration du pacte de sécurité, stabilité et développement de la région. Les travaux de la réunion des parlementaires des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs prennent fin aujourd’hui mercredi 28 février. Mais avant d’arriver à la séance de clôture, les participants ont travaillé sans désemparer sous la présidence de Christophe Lutundula, Ier vice-président de l’Assemblée nationale de la RDC.
Les séances de la réunion des Parlementaires des Grands Lacs se sont poursuivies dans la salle internationale des conférences du Palais du peuple. Elles ont porté sur la présentation générale du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs. Mais aussi sur le Mécanisme de suivi ainsi que la mise en place du secrétariat exécutif sous la responsabilité de l’ambassadeur Liberata Mulamula, secrétaire exécutive.
A titre de rappel, il convient de rappeler que ce secrétariat a son siège à Bujumbura, conformément à la décision prise à Nairobi lors du IIème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
Cependant, les discussions ont tourné autour de la dimension des quatre thèmes principaux qui ont sous-tendu les travaux préparatoires de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Il s’agit de Paix et Sécurité, Démocratie et Bonne gouvernance, Développement économique et intégration régionale et enfin Questions humanitaires et sociales. Présentation et échanges de points de vue qui devraient permettre aux parlementaires de la région d’apprécier le travail accompli, de mesurer l’ampleur de la tâche qui revient aux institutions nationales pour atteindre les objectifs de cette conférence. Mais aussi d’évaluer des voies et moyens susceptibles d’amener les parlementaires à jouer leur rôle dans la ratification de ce Pacte.
Les participants ont soulevé des questions pertinentes. Notamment sur le degré de la bonne foi et de la confiance pour une paix durable ; l’impact de ce pacte sur le processus de démocratisation dans chaque pays et dans la région ; l’importance de certains projets pour ne pas provoquer un déséquilibre dans la relance des activités transfrontalières et la croissance nationale ; le niveau d’engagement de chaque Etat à promouvoir la restauration de la démocratie, à contribuer par des cotisations régulières au Fonds spécial de la reconstruction de la région. Tout comme le mode de partenariat à clarifier avec le Groupe des Amis des Grands Lacs face à ces effets pervers d’endettement excessif qui caractérisent les pays en voie de développement. Autant de questions pertinentes qui permettront aux parlementaires d’avoir une idée précise de cette démarche et de ratifier le Pacte en âme et conscience. En toute responsabilité politique.
Considérations politiques et déficit de communication
A travers toutes les interrogations pertinentes soulevées au cours des débats, il se dégage un constat. En d’autres termes, les parlementaires de la région de l’Afrique des Grands Lacs ont pris le « train » en retard. Cela pour deux raisons principales. La première relève d’ordre politique au regard des réalités tout aussi politiques qui caractérisent plusieurs pays de la région.
Le cas de la République démocratique du Congo est éloquent. Devant les échéances électorales qui s’imposaient tout au long de la transition, la priorité était ailleurs. Nous en dirions autant du Burundi qui préparait également ses élections. Ce qui explique ces tergiversations observées tout au long de la période préparatoire de cette conférence pour parvenir à la signature de la Déclaration de Dar es Salaam et du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement adopté à Nairobi. Plusieurs fois, ces sommets ont été reportés ; surtout que le climat de méfiance y prévalait entre Etats (Rwanda, RDC, Burundi et Ouganda). Certes, dans certaines délégations, des parlementaires y faisaient partie. Mais c’est la première fois que se tient ce genre de rencontre regroupant les parlementaires de la région.
La deuxième raison est ce déficit de communication. On a eu l’impression que certains parlementaires n’avaient aucune idée exacte de cette Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et ses objectifs. A ce sujet, la secrétaire exécutive de la CIRGL doit déployer une intense activité de communication en concertation avec les Comités préparatoires nationaux pour une grande sensibilisation. En fait, le processus d’appropriation n’aura d’effets positifs que lorsque les populations des onze pays auront compris le bien-fondé de cette conférence internationale. A quoi servirait-il de financer des projets si les populations frontalières demeurent dans l’ignorance ? L’appropriation de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs passe nécessairement par la sensibilisation des communautés de la région. C’est à ce stade que les parlementaires devraient aussi intervenir.
Le Potentiel