Ben-Clet
28/07/08
Le Capharnaüm biblique désigne une ville de Galilée où Jésus Christ attira la foule pour dénoncer les travers des princes du monde, prêcher le Royaume d’en haut et, comme on dit aujourd’hui, faire la propagande de Son Père. De nos jours, «capharnaüm» – écrit en minuscules – décrit un lieu qui renferme beaucoup d’objets en désordre.
En désordre ! Le mot est lâché. Et, le capharnaüm, aujourd’hui, n’est autre que la RDC où l’insécurité semble généralisée, banalisée. Un pays qui comptabilise, sans broncher, de multiples assassinats ciblés des personnes : sur les routes et dans leurs maisons.
Le capharnaüm résulte de la faiblesse d’un pays qui se laisse élégamment envahir, sans la moindre résistance, par 15 000 immigrés Mbororo, éleveurs de leur état, venus du Tchad et de la Centrafrique, à la recherche de verts pâturages pour nourrir 90 000 taureaux, vaches et veaux. Face à un tel cheptel qui broute et les cultures des villageois et les plantes sauvages, quel type d’hospitalité peut-on exiger des populations autochtones qui, de père en fils et de mère en fille, n’ont jamais pratiqué que les travaux champêtres ?
Le capharnaüm, c’est le sentiment des populations qui vivent écrasées par les exactions des rebelles ougandais. Des rebelles qui s’illustrent par des pillages dans des paroisses et des couvents religieux. Enrôlent les jeunes autochtones dans leurs rangs. Réquisitionnent les adultes pour des travaux forcés dans leurs champs.
Le capharnaüm, c’est aussi ce no man’s land sous le contrôle des rebelles hutus rwandais. Des rebelles exilés après avoir commis le génocide chez eux et qui, pour survivre, s’adonnent allégrement au braconnage dans les parcs nationaux congolais. Violent les Congolaises quand le bas-ventre ressent des picotements. Exploitent, en plus, les mines pour se fournir en armes.
Le capharnaüm, c’est également cette situation inextricable des Congolais qui, sans ménagement, se font manu militari refouler chaque année de zones diamantifères de la République «sœur» d’Angola. Une fois éjectés hors d’Angola, ces indésirables ne
s’attendent à aucune action d’assistance dans leur pays d’origine. Le capharnaüm c’est, enfin, le silence de tombe bruyamment entendu au sein du gouvernement de la République, en guise de réponse à ce qui ressemble aux préoccupations des citoyens. Peut-être, sait-on jamais, que le gouvernement attend les Chinois. Comme c’est à la mode.
Le Potentiel