ARIB.INFO
13/02/2007
Le président burundais Pierre NKURUNZIZA a procédé lundi à un léger remaniement de son gouvernement qui voit le départ de deux ministres, proches de l’ancien chef du parti présidentiel Hussein RADJABU, évincé la semaine dernière, selon un décret présidentiel.
« Sont nommés ministre de la Planification, du Développement et de la Reconstruction nationale, Abdallah Tabu MANIRAKIZA, et ministre de l’Information, de la Communication, des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Hafsa MOSSI », selon ce décret.
M. Tabu MANIRAKIZA remplace Jean BIGIRIMANA, alors que Mme MOSSI prend le portefeuille de Karenga RAMADHANI.
« Il s’agit d’un simple remaniement ministériel, le président NKURUNZIZA recherche plus d’efficacité dans l’action gouvernementale », a expliqué Willy NYAMITWE, du service de communication de la présidence burundaise.
En réalité, « le président a voulu se débarrasser de ces deux hommes qui sont allés loin dans le soutien de Hussein RADJABU », a expliqué sous couvert d’anonymat un haut cadre du parti présidentiel, le CNDD-FDD.
MM. BIGIRIMANA et RAMADHANI avaient pris publiquement fait et cause pour M. RADJABU, évincé la semaine dernière du poste de chef du CNDD-FDD lors d’un congrès extraordinaire du parti.
Leur départ du gouvernement intervient après la « destitution » vendredi de la deuxième vice-présidente, Marina BARAMPAMA, « pour cause d’insubordination et d’irresponsabilité », après qu’elle eut soutenu publiquement M. RADJABU.
« C’est une déception. Tout le monde attendait un gouvernement profondément remanié et de large ouverture (…). Le président NKURUNZIZA vient de démontrer que rien n’a changé », a estimé Pancrace CIMPAYE, porte-parole du parti FRODEBU (opposition).
Il s’agit du quatrième remaniement du gouvernement burundais entré en fonction le 30 août 2005, quelques jours après l’investiture de M. NKURUNZIZA. Le gouvernement est composé de 20 membres. Il comprend 60% de Hutus (ethnie majoritaire) et 40% de Tutsis, conformément à la Constitution du pays.
La tension s’est accrue depuis janvier 2007 au Burundi en raison de la crise que traverse le CNDD-FDD, ce qui a suscité des inquiétudes sur de possibles risques d’affrontements au Burundi, traumatisé par plus de 13 ans de guerre civile. (Source AFP)
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