RFI
24/01/09
Laurent Nkunda le chef des rebelles du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) a été arrêté par les soldats rwandais. Il se trouverait actuellement en résidence surveillée, au Rwanda. C'est un revirement de position inédit de Kigali. Quels sont les bénéfices que tire le président rwandais de cette affaire ?
Paul Kagame espère après cette opération menée tambour battant éteindre le feu des critiques qui monte contre son régime depuis quelques mois.
A la fin de l'année dernière l'ONU a jeté un pavé dans la mare en publiant un rapport accablant sur le soutien rwandais aux rebelles du CNDP et sur l'exploitation illégale des ressources notamment les ressources minières du Kivu.
Exaspérés, les bailleurs de fonds très généreux à l'égard du gouvernement rwandais ont menacé de fermer le robinet, y compris le Royaume-Uni jusque-là fervent partisan de Kigali.
Effet inverse
En imposant la reddition de la rébellion et en arrêtant Laurent Nkunda, Paul Kagamé démontre à la communauté internationale qu'il est un faiseur de paix, un pacificateur. Reste à savoir si ce plan suffira.
En tout cas, cette opération contre le CNDP et son chef risque de desservir Paul Kagame. L’impacte et les effets sur la communauté rwandophone congolaise mais également sur celle du Rwanda vont laisser des traces durables.
Cette affaire devrait peut-être inciter les Congolais parfois promptes à stigmatiser les connivences ethniques à comprendre que les intérêts politiques de leurs dirigeants tiennent rarement compte de ceux de leur peuple.
RFI