Burundi Réalités
28/02/07
La famine au Burundi est devenue un fléau. Les burundais se sont montrés solidaires en coopérant à la mise en place d’un fonds contre la famine soutenu par les prélèvements sur les salaires des fonctionnaires. Ce geste et d’autres mesures prises par le gouvernement n’ont eu qu’un impact mineur sur le fléau qui continue à ravager et à s’étendre sur toutes les provinces du pays.
Selon le représentant du programme alimentaire mondiale le Burundi connaît un déficit de 330.000 tonnes de vivres qui ne sont pas couverts ni par l'assistance alimentaire ni par la production agricole. La question est de savoir ou est ce que le Burundi va trouver cette quantité pour assurer la survie de la population. Le constat amer est que seuls les efforts des burundais ne peuvent plus faire reculer le danger. Il en faut d’autres efforts pour remobiliser un soutien intensif qui aiderait le gouvernement burundais à combattre la famine qui fait des centaines de victimes. Il ne peut qu’en appeler à la bonne volonté de tous les bienfaiteurs et amis pour venir au chevet des malades de la faim. Il y a donc une urgence de sensibilisation de la communauté internationale par l’action diplomatique et des campagnes médiatiques.
Cette situation alarmante résulte des calamités naturelles dont le Burundi est frappé depuis l’année 2006 et qui ne lui étaient pas familières malgré les treize années de guerres. Il s’agit plus spécialement des pluies torrentielles, de la sécheresse, de la famine, ainsi que des insectes qui attaquent les plantes. La situation ne diffère en rien de celle qui a prévalue sous le règne de Mwezi Gisabo.
Cette faim qui décime tout sur son passage a conduit sur le chemin de l’exil vers la Tanzanie bon nombre de burundais tout en entraînant des désertions alarmantes dans les milieux scolaires. La Radio Publique Africaine rapporte que dans les écoles primaires de Mwaro, 1626 abandons ont été enregistrés et que la commune de Ndava bat le record avec 367 abandons, suivie de celle de Nyabihanga avec 340 abandons celle de Kayokwe en a connu 303. Selon la même source, la province de Ruyigi a connu 5200 abandons avec 3268 personnes qui ont déjà fui vers la Tanzanie voisin. On observe également des migrations des populations des zones les plus touchées vers les zones les moins sinistrées à l’intérieur du pays. Malgré les efforts du PAM, la situation persiste. Il n’y a plus d’interdit alimentaire. Les gens mangent tout ce qu’ils rencontrent sur leur passage pour échapper à la mort. L’avertissement est sévère pour le Burundi, mais il est temps de mettre en place une politique pour la sécurité alimentaire. Mais dans le court terme, il faut parer au plus pressé et demander formellement à la communauté internationale d’intervenir ou de décaisser rapidement l’assistance promise comme dans le cas de l’Union Européenne. Pour éviter des possibilités de corruption qui entacheraient le processus d’acquisition et de distribution de cette aide alimentaire et entameraient la crédibilité du gouvernement dans ces moments difficiles, les pleins pouvoir devraient être données au programme alimentaire mondial (PAM).
BR Staff – Http://www.BurundiRealite.org