AFP
01/10/07
LUBUMBASHI (RDCongo), 1 oct 2007 (AFP) – Les responsables des armées rwandaise, burundaise, ougandaise et de la République démocratique du Congo (RDC) sont réunis lundi et mardi à Lubumbashi (sud-est de la RDC) pour un suivi de la situation sécuritaire dans la région, a-t-on appris auprès de l'ONU.
Une première réunion à huis clos a débuté lundi dans un hôtel de Lubumbashi, a-t-on appris auprès de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).
Le commandant de la force de la Monuc, le général sénégalais Babacar Gaye, assiste à cette rencontre en qualité d'"observateur", a-t-on précisé.
Cette réunion des chefs des armées de la "Tripartite Plus", conférence regroupant à intervalle régulier depuis 2004 les quatre pays sous la facilitation des Etats-Unis, devrait porter sur la mise en place d'une stratégie militaire commune contre les différents groupes armés actifs dans la région, notamment dans l'est de la RDC.
"L'objectif de cette rencontre est de discuter des tenants et aboutissants dans des opérations militaires conjointes visant la neutralisation des forces négatives encore actives dans la sous-région", a déclaré lundi à l'AFP une source militaire dans la région.
Cette rencontre fait suite à celle de Kigali, en août, au cours de laquelle les armées des quatre pays avaient réaffirmé "leur engagement à chercher la paix en neutralisant" les rebelles qui opèrent dans cette région troublée.
Les armées avaient aussi mis en place une "cellule conjointe de planification pour développer des plans opérationnels", composée "des responsables des opérations et des services de renseignement" de chaque pays.
Des milliers de rebelles hutus des FDLR, dont certains sont accusés de participation au génocide rwandais de 1994 (essentiellement dirigé contre la minorité tutsie), vivent depuis 13 ans dans l'est congolais, frontalier du Rwanda.
Du 27 août au 6 septembre, au Nord-Kivu (est de la RDC), de violents combats ont opposé l'armée régulière de RDC et des dissidents ralliés à l'ancien officier tutsi congolais Laurent Nkunda, qui se pose notamment en défenseur de la minorité tutsie congolaise et accuse Kinshasa de pactiser avec les FDLR.
Réunis mi-septembre à Kampala, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays avaient "exprimé leur inquiétude face à la détérioration des conditions de sécurité dans l'est du Congo, en particulier (face) au rôle déstabilisateur de l'ancien général Laurent Nkunda et des ex-FAR (Forces armées rwandaises)" des FDLR.
La région africaine des Grands Lacs a sombré dans la violence au début des années 1990, avec le déclenchement en 1993 de la guerre civile au Burundi – dont le pays tente aujourd'hui de sortir – puis du génocide de 1994 au Rwanda, suivi de rébellions et d'une guerre régionale en RDC (1998-2003), qui a notamment impliqué l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
Agence France Presse