Pascal Hamici
23/01/08
Après la panique d’hier mardi 22 janvier 2008, où, la plupart des participants, certains par manque d’informations, pensaient que la Conférence était désormais en panne sans aucune voie de sortie, la plénière a été convoquée par son Président l’Abbé Malu Malu vers 10 heures 30.C’était en fait la réouverture de la plénière au cours de laquelle le président du Comité des Sages et porte parole de la Conférence, l’honorable Vital Kamhere a expliqué que c’est par respect pour ceux qui composent cette plénière que le Bureau de la Conférence se devait d’expliquer à l’auguste assemblée le point où en était la Conférence, et quel serait la suite jusqu’au cessez le feu final entre les différents acteurs.
Vital Kamerhe commencera par expliquer que l’acte d’engagement n’a pas connu de changements notables. Dans un premier temps, les représentants du CNDP n’ont pas voulu s’engager au-delà des pouvoirs qui leur avaient été conférés par leur hiérarchie, car ils n’étaient que des simples représentants non plénipotentiaires.
Il est ensuite passé à l’explication de l’Acte d’Engagement dans les détails, en y allant article par article. C’est concernant un point particulier relatif au cessez le feu, que le CNDP exigeait que les forces gouvernementales soient aussi concernées, en tant que force belligérante, dans les contraintes prévues pour les groupes armés. Ce que le gouvernement a naturellement accepté sans aucune restriction.
Une autre difficulté avait surgi du fait que le CNDP, considérant les autres groupes armés tels que les Mai Mai comme des forces supplétives du gouvernement, ils ne devaient pas jouir, dans l’acte d’engagement, des mêmes prérogatives que CNDP et le Gouvernement.
En ce qui concerne le retour des réfugiés au pays, il y aura création de deux commissions et des sous commissions chargées d’appliquer les résolutions du pacte de la Conférence.
Pour tous, il doit y avoir strict respect des conventions internationales, du droit humanitaire, …
Tout comme un autre amendement mentionne la libération des personnes détenues du fait de leur appartenance à telle ou telle autre structure engagée dans la dynamique de guerre. Mais aussi, la restitution des biens retenus, à leurs propriétaires, généralement des insurgés.
Il abordera ensuite le volet « retour au pays des réfugiés », lequel doit se dérouler sous la supervision d’une tripartite (Gouvernement-HCR-Pays d’accueil). Pour ce qui est du retour au foyer, il avait été pointé OCHA, mais l’ONU a estimé qu’il fallait plutôt mentionner ‘’Nations Unies’’, pour leur permettre de mieux utiliser leurs différentes structures selon les circonstances.
Le renforcement de l’aide humanitaire et d’une aide d’urgence pèsent de toute leur importance dans ce vaste processus.
Il abordera ensuite l’interdiction pour les insurgés et les groupes armés, de procéder à des nouveaux recrutements, surtout en ce qui concerne le recrutement des enfants dont il faut respecter les droits. Tout cela, après la signature de l’Acte d’Engagement.
Il a aussi été demandé la suppression de toutes les barrières irrégulières pour favoriser le retour de la circulation normale des citoyens et leurs biens sans être tracassés par qui que ce soit.
Concernant l’amnistie, il s’est d’abord posé la question de son opportunité : l’accorder ou ne pas l’accorder. La première opinion émise refusait d’accorder l’amnistie compte tenu de tout ce qui s’était passé dans la région. Au contraire, il faut traduire les présumés coupables en justice, et condamner ceux qui sont reconnus coupables, ont estimé d’autres. Une deuxième opinion acceptait d’accorder l’amnistie mais définir la catégorie des bénéficiaires et en préciser le champ de couverture :-les faits de guerre uniquement, sauf, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, et les crimes de génocide.
Un méticuleux travail de vérification auprès de tous les milieux concernés a été fait pour se rendre compte que tout le monde avait le même entendement sur la question, afin d’éviter qu’il n’ y ait des mécontents. Bien entendu, un grand travail de vulgarisation devra être entrepris, juste après la Conférence.
Le Gouvernement prendra acte de la position des insurgés et des groupes armés par rapport à l’Acte d’engagement.
Il sera également institué une Commission Technique pour le respect du Cessez-le-feu, tout comme il y aura établissement d’une zone tampon qui permettra à la Facilitation d’effectuer son travail de contrôle.
S’agissant du point de divergence, le porte parole a dit qu’ils attendaient la réponse du CNDP. Pour le moment, ils avaient, par égard pour les conférenciers, tenus à venir faire rapport, mais à 12 heures 30, tout le monde reviendra à la plénière pour un dernier rapport, car avec ou sans le CNDP, l’acte d’engagement sera signé aujourd’hui, a-t-il confié. L’honorable Vital Kamerhe va ensuite féliciter le Sud Kivu, qui au nom de la paix a tout accepté.
Enfin, l’Abbé Président a annoncé la pose, et la reprise de la plénière à 12heures 30, pour examiner la Résolution relative à la fin de la guerre.
LA MENACE DE VITAL KAMERHE…
Alors que la séance était pratiquement levée, le Président du Comité des Sages, porte parole du Bureau de la Conférence, a soudainement annoncé qu’il avait une très importante communication à faire. Il dira, en effet, que des personnes très respectables ont commencé à manipuler les Mai Mai, pour les amener à ne pas signer l’acte d’engagement. Aussi, le président de l’Assemblée Nationale et en cette qualité, a dit qu’au cas où des Mai Mai refusaient de signer l’acte d’engagement du fait de ces manipulations, il rentrerait à Kinshasa et poursuivrait en justice les personnalités en question qu’il connaît.
C’est-là, une preuve irréfutable qu’au Congo, des gens pensent que ce pays peut être trahi n’importe quand et en toute circonstance sans que cela n’amène aucune conséquence, et c’est-là, fort heureusement que l’honorable Vital Kamhere a décidé de sortir ses griffes, pour sauver la nation congolaise.