El Memeyi Murangwa
27/11/07 Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Coordinateur humanitaire en RDC, M. Ross Mountain a effectué, le samedi et dimanche 25 novembre 2007 une visite au Nord Kivu, afin de faire le point sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la province. Encadré par ceux roulant pour le régime Kabila, le fonctionnaire de l’ONU a visité le camp de Mugunga et celui de Buhimba (Buheno), ignorant les milliers des déplacés se trouvant sous la protection du CNDP à Kichanga.
Pour justifier le chômage déguisé de la MONUC, Kinshasa en effet encourage depuis peu la population à vider les localités sous protection du CNDP, parti politico-militaire désigné ennemi public numéro un en lieu et place du FDLR qui terrorise et sème la désolation au Kivu depuis plus de treize ans, les bourreaux devenant les victimes. La forte campagne médiatique actuelle de Kinshasa est à mettre sur ce compte.
Préférant se faire un bouclier humain, l’armée nationale avait installé son lourd matériel de guerre à coté du camp de Mugunga, imitant si bien les méthodes utilisées jadis par les Interahamwe en 1996 dans ce même camp. Heureusement que l’ONU vient d’exiger le transfert de ces puissants équipements militaires loin de cette zone sensible. Nul doute que cette tactique était un piège que le gouvernement tendait au CNDP pour l'accuser de massacrer la population civile en cas d'attaque.
Pour confirmer le parti pris de la MONUC, M. Mountain évite de rendre visite aux personnes en danger d’extermination et persécutées par un pouvoir allié aux génocidaires du FDLR. Ce nouveau faux pas rejoins si bien le contenu du communique CNDP relatif à l’attitude partisane de la mission onusienne.
La situation est certes critique au Kivu, mais la majeure partie du pays pourtant en paix continue de vivre dans des conditions extrêmement précaires et ne bénéficie d’aucune assistance du système des Nations Unies par rapport à l’ONUC des années 60. La concentration d’attention sur le Kivu, n’est qu’une justification sur le retard qu’accuse le gouvernement congolais dans le redressement social du pays.
Reste à savoir si l’usage de la force pour stabiliser le Nord Kivu comme le préconise la MONUC allégera bien les souffrances de ces personnes déplacées par la volonté des dirigeants qui préfèrent le crépitement d’armes au dialogue.
Le rapport de M. Ross Mountain au secrétaire général de l’ONU sera difficile à rédiger en moins qu’il ne préfère l’ambigüité et la cachoterie comme son son prédécesseur.
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