Oui ! JE LE DIS ET JE LE REPETE : « Peuple de l’EST de la RDC, reveillons-nous »

Cobramada Mwene Kabare

22/11/07

 

cndp_soldiers.jpgLa réponse militaire contre les troupes de Nkunda ne protège pas du danger que court la nation swahili de l’Est de la RDC de la présence prolongée des forces rwandaises FDLR-Interahamwe, elle l’accroît plutôt. C’est politiquement que toute la RDC doit être plus puissante. Sinon nous les enfants de l’Est de la RDC devront en tirer toutes les conséquences. Trop c’est trop. 

Le mois d’octobre dernier, le pouvoir de kinshasa avait décidé d’en découdre militairement avec les troupes du CNDP basés et opérant à l’Est de la RDC en engageant une “offensive finale” contre leurs positions dans le Nord-Kivu. Le coup de frappe  des forces des insurgés sur le terrain, comme on les appellent et l’offensive diplomatique du CNDP auront mis fin à cette équipée et introduit une nouvelle forme de negociation en vue de permettre une issue rapide au conflit.  La diplomatie américaine dans la demarche visant à chercher une solution rapide aux revendications posées par le CNDP du Général Laurent Nkunda révélent un peu plus toutes les erreurs d’appréciation accumulées par la communauté internationale présente sur le terrain  plusieures années. 

 

Depuis que la crise et conflit à l’Est du pays a pris une ampleur internationale, les USA, l’Onu et certains dirigeants africains montent le ton en direction du gouvernement congolais. Désignant, comme jamais auparavant, tous les dangers qui menacent ce pays et la Sous- Région des grand-lacs du fait de la “nature” du régime de Kabila dont le soutien aux “interahamwe” n’est plus un secret. Son ministre des affaires étrangères Antipas Nyamwisi l’a revelé  quand il cherchait à dissocier les FDRL ( Front Démocratique pour la Libération du Rwanda) des “interahamwe”. Comme pour dire qu’il y a des bons “interahamwe” et des mauvais. 

Pourquoi aura-t-il fallu ces évènements et la mort de ces innocents militaires des FARDC que le gouvernement envoie aveuglement à la mort pour qu’il accepte enfin qu’il doit combattre les “interahamwe” et laisser en paix les troupes du CNDP qui sont du reste des congolais ? Est-ce que c’est sous la  presion internationale qu’il s’engage ou encore une astuce pour detourner la communauté internationale envue de faire accepter  et imposer le FDLR comme une force politique pouvant négocier avec le regime de Kigali? N’est-ce pas là encore une demarche suicidaire qui n’a rien à voir avec le problème congolais ? 

Pour nous qui avions, dès le départ, denoncé la nature du régime actuelle de Kinshasa, cette montée nouvelle au créneau des instances internationales peut paraître quelque peu décalée. Et, plus grave, peu efficace pour résoudre le conflit à l’Est de la RDC. Autrement dit, est-il encore d’actualité de s’interroger sur les ménaces et les actes ignobles que les ”interahamwe” dissimilées aux FDLR perpetuent sur les populations congolaises de l’Est? Le radicalisme sur cette question se resume par le fait que ni les interahamwe ni ce que Nyamwisi appelle "bons interahamwe" càd le FDLR ne doivent ni être soutenus diplomatiquement par les congolais, et encore moins rester sur le territoire congolais qu’ils considèrent comme leur base arrière pour attaquer le Rwanda, et comme leur vache à lait.  

Cette attitude aurait été davantage utile et urgente au début quand le feu Président Laurent Désiré KABILA avait commencé par armer et  utiliser les interahamwe contre la rebellion du RCD aidée par le Rwanda. Son fils Joseph Kabila avait continué à le faire car cela faisait partie de l’héritage lui legué par son père, et dire que sur le terrain c’est lui qui traitait avec eux  alors qu’il était encore Chef d’état major des forces terrestres. Ce qui prouve à suffisance qu’ils se connaissent très bien et qu’ils ont toujours collaboré. Il n’y a que nos frères naifs du Kivu qui n’ont pas compris ce jeux. Ils ont legitimé par les urnes ceux-là même qu’ils devraient combattre pour complicité avec l’ennemi du peuple et pour haute trahison. 

Manifestement, ce qu’on désigne comme la “communauté internationale” est en retard de plusieurs trains. Pour ne pas avoir abordé le dossier et revendications du CNDP avec le regard le plus adapté à son caractère particulier. Mais, dit-on, il n'est jamais tard pour mieux faire.  

Quant au président Joseph Kabila, dans la peau de menteur qu’il a engagé avec cette communauté internationale, il apparaît décidément comme le grand meneur du jeu, ayant entraîné les USA, la Grande-Bretagne, le Kenya et tous ceux qui se sont portés au chevet de son pays dans un manège fou où l’on a désormais peine à distinguer les bourreaux des victimes. Au niveau international il monte les USA contre les chinois, en Belgique ( wallons contre flamands), Rwanda contre Ouganda, etc. Et au niveau nationale et local, il monte les hutus du Nord-kivu contre les Tutsis et les Nande contre les rwandophones, au Sud-Kivu, les Bashis contre les Barega, les Bashis de kabare contre ceux de Ngweshe, les Babembe contre les tutsis ( Banyamulenge), sans oublier les katangais contre les Kasaiens, etc.  

Depuis quelque temps déjà, c’est sur un autre terrain que le pouvoir porte le conflit à l’est du pays, celui d’une RDC en quête de la souverainété et qui, pour ce faire, se dresse contre les états voisins ( Rwanda et l’Ouganda) et les tutsis. Problème cependant concernant le nationalisme à outrance des certains congolais: le propos xénophobe le plus détestable désignant tous les “tutsis” congolais comme la source du mal à l’Est de la RDC et plus particulièrement au Kivu, ignorant ou faisant semblant  d’ignorer les supplices et prejudices que les inciviques et génocidaires “interahamwe” causent aux congolais de cette partie du territoire depuis 1994. Ce qui brouille péniblement les cartes et seme la confusion de telle sorte que la population manipulée par le pouvoir se trompant des vrais adversaries, s’en prennent à leurs propres frères congolais “tutsis”. 

Nous, habitants de à l’Est de la RDC, devons rapatrier les initiatives de sortie de crise. Nous n’ignorons pas le rôle important de la communauté internationale mais nous connaissons aussi le nôtre. Nous devons commencer par balayer devant notre porte en luttant contre la le mensonge du gouvernement sur les mobiles du conflit de l’Est, la haine éthnique, la corruption, l’amateurisme politique des leaders actuels et la mauvaise gouvernance qui gangrènent la vie politique et économique de la RDC.  

Le peuple de l’est de la RDC doit reprendre en main son avenir en se desavouant tous les leaders politiques ( et collabos ) au service du pouvoir et qui contribuent dans la perenisation du conflit à l’est du pays avec pour objectif de dépeupler  cette partie par voies de l’insécurité physique et alimentaire et la pauvrété. Pour preuve, les enseignants et les fonctionnaires de l'état sont impayés.

 

 

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