El Memeyi Murangwa 

16/10/07                                                                                                                         

A quoi servent la MONUC et les agences humanitaires toutes présentes à Goma, ville distante de  30 KM du territoire de Masisi ? Surement à justifier une activité mirage permettant à drainer les contributions des donateurs qui échouent partout sauf dans l’assiette des personnes déplacées par ce conflit qui tarde à trouver une solution par le dialogue. 

Le pouvoir n’ayant pas réussi la transmutation des Interahamwe en une nouvelle dénomination plus patriotique, dite Front de Libération du Kivu, FDLK  en sigle, opte pour la fermeture de la seule route d’intérêt économique menant dans le Masisi en vue de couper Kitchanga et ses environs de toute sorte d’approvisionnement.

Les ambassadeurs occidentaux qui viennent de visiter Goma repartent sans informations sur les nombreux barrages destinés à couper le fief du CNDP de tout ravitaillement.  Un grand chef coutumier joint au téléphone confirme à la rédaction de ce journal que depuis un mois les populations qui se sont déplacées de NGUNGU, RUBAYA, KARUBA et NYANZALE pour le ciel plus clément de Kitchanga, n’ont reçu à ce jour aucune aide. 

Pas plus qu’hier une mission de l'OMS qui acheminait des médicaments à Kitchanga s'est vu barrer la route au niveau de SAKE.  La population de cette contrée a dit à cette mission humanitaire qu’acheminer l’aide aux populations sous contrôle du CNDP équivaut à transgresser les ordres du ministre de la défense, qui en commun accord avec les organisations non-gouvernementales ont décidé de mettre Kitchanga et ses environs sous embargo ! 

Drôle de façon  donc de punir une population ayant refusé de suivre le mot d’ordre du pouvoir qui tient à voir la population sécher cette partie du territoire national en vue de prouver l’impopularité du CNDP, mouvement politico-militaire ayant pourtant réussi une convivialité sans précédent dans  l’histoire de la république, n’en déplaise aux députés-nationaux, va-en guerre du Nord Kivu. 

Outre cette opération destinée à provoquer la famine de part et d’autre, les dignitaires qui esquivent des probables négociations avec le CNDP s’occupent présentement à jeter les bases du FDLK, front écran qui servira à justifier l’actuelle xénophobie à l’égard des Tutsi congolais que le pouvoir tient à exterminer à l’aide des Interahamwe, forces génocidaires rwandaises, connues sous le nom de Front Démocratique pour la Libération du Rwanda, en abrégé FDLR. L’adresse du ministre, Tshikez Diemu, aux déplacés de Mugunga entre dans ce cadre. 

Ces drôles d’activités sont étrangement sous la supervision du « garant de la nation » en séjour à Goma pour le déclenchement d’un assaut final qui tarde à se matérialiser et dont nous apprenons ce matin l’extension pour une date ultérieure, communauté internationale oblige. 

Pendant ce temps, les avions cargo déversent leurs cargaisons d’armes à l’aéroport de Goma sous l’œil ému d’une population en manque des produits de premières nécessités et devant une MONUC qui rêve d’une prolongation du mandat jusqu’en 2014 .   

Ce fret étrange ne favorise aucunement la paix dans la région des grands lacs.  Et l’avenir s’annonce incertain dans le Graben.   

A Masisi dit un adage local, une pluie qui vient de l’ouest n’arrose jamais les pâturages.    

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