Kivupeace
08/09/07
Le Peuple kivutien est le peuple le plus nationaliste du Congo et
certainement l’un des peuples du monde les plus résistants à la
colonisation de l’homme par l’homme. En tout cas, ce ne sont pas les colonisateurs de la RDC qui nous contrediront.
La résistance de ce peuple à la colonisation coûtera, d’ailleurs, au
Mwami Kabare Alexandre une relégation à Léopoldville au début des années 50, suivie de l’investiture de son vassal Mpozi que le
colonisateur se hâtera de nommer régent pour calmer la population
qui était sur le point de s’insurger afin de forcer les décideurs à
ramener le Mwami à Cirunga (siège royal shi) et de le rétablir sans
condition dans ses fonctions…
Parallèlement à cela, signalons le mouvement KITAWALA qui avait été très vivace à Walikale précisément, où, pour
exprimer le refus de collaborer avec la colonisation, les autochtones avaient marqué un colon blanc en lui tatouant le
visage, à la manière bien de chez-nous (C’est-à-dire en abaissant une incision noircie du milieu du front jusqu’au bout
du nez, perpendiculaire à une incision tracée d’une tempe à l’autre ) Dans le même ordre d’idées, les Nandes de
Mangrudjipa s’étaient très tôt insurgés contre le pouvoir colonial établi, en refusant de payer l’impôt (inutile de dire ici
que dans les deux cas, cela était suivi des représailles sauvages du pouvoir surtout qu’à l’époque, comme aujourd’hui
d’ailleurs, les organisations de défense des droits de l’homme n’existaient pas pour les hommes de la race de
KUNTAKINTE).
Cette résistance a eu beaucoup d’autres conséquences, parmi lesquelles il faut épingler l’exclusion jusqu’à ce jour,
des Kivutiens à l’accession aux postes de responsabilité en République Démocratique du Congo (par voie des armes
comme par voie des urnes).
La division pour régner appliquée par le colonisateur, assaisonnée d’une overdose de frustration ne tarda pas à porter
des fruits amers escomptés par ce dernier, car non seulement le peuple Kivutien bascula dans le camp des
indépendantistes les plus zélés de la RDC, mais aussi et surtout il fut précipité dans les abîmes d’un extrémisme dont il
a du mal à se défaire aujourd’hui et qui a eu comme premières retombées réellement négatives, l’exclusion mutuelle et
fratricide des fils du Kivu, qui bénéficie à tous, sauf aux Kivutiens. Les régimes qui se succéderont à Kinshasa, tous
partisans du jeu de diviser pour régner, vont exploiter ces clivages au détriment de l’infortuné Kivutien. Tenez :
– Celui de 1965-1996, enverra tout le monde dos à dos en réunifiant la province du Kivu et en permutant les leaders
prétendants avec ceux des provinces sœurs (car toutes les provinces du Congo, ou presque, avaient plus ou moins
accusé le même syndrome entre 1960 et 1964). Mais les accusations, les calomnies, les plaintes, les médisances, les
chantages et les pactes, sans cause franchement défendable, avec les ennemis politiques du régnant de l’époque,
finiront par décider ce dernier, à sécher ses visites à Bukavu et dans tout le reste du Kivu, durant presque toute la
seconde moitié de son règne tout en les multipliant presque par 5 à Goma où quelques réalisations furent faites pour
torturer moralement les autres Kivutiens et accentuer de plus belle le clivage entre eux. Comme pour accuser le coup,
la partie du peuple kivutien abandonné au bord de la route, fut récupérée puis instrumentalisé par le clergé local. Ce
pauvre peuple se radicalisera, ensuite, par des actes de vandalisme tels que le DAHULAGE (Le raccordement
électrique anarchique et pirate), des actes terroristes consistant à faire passer des dignitaires locaux du MPR parti
Etat, aux désaveux et au reniement du MPR, etc. On eut cru que cette guéguerre avec l’homme fort de Kinshasa
prédisposerait ce vaillant peuple à être favorable à tout nouveau pouvoir qui se présenterait comme alternative, nenni !
Suivez plutôt…
– Le pouvoir qui vint en 1996 ne fut pas accueilli à bras ouverts par le peuple kivutien. La tentation de résister,
comme en 1964, contre les révolutionnaires Soumialot et Olenga, était grande. Motif officiel : Ce sont des rwandais.
Pourtant, le revirement ne se fera pas attendre longtemps, car le plus gros contingent mis à la disposition desdits
rwandais, sera celui de fils du Kivu qui vont d’ailleurs constituer le fer de lance de troupes de l’AFDL qui mèneront l’une
des campagnes les plus flamboyantes de l’histoire des guerres militaires sur la planète Terre, en vainquant une des
armées les plus aguerries d’Afrique de l’époque (Ce n’est pas par hasard que les FAZ étaient courtisées par les
organisations régionales et sous-régionales ou les Puissances occidentales, au même titre que le Maroc et bien avant
le Nigeria et l’Afrique du Sud, pour aller remettre de l’ordre là où les pouvoir amis ou protégés battaient de l’aile : Au
Tchad, contre la Lybie ; en Angola, aux côtés des Blancs Sud-Africains contre les communisme, au Rwanda d’
Habyarimana contre les Inkotanyi, au Maroc, en réciprocité, contre le Polisario, etc.).
Pour revenir à la campagne fulgurante de l’AFDL (La conquête d’un territoire 4fois plus vaste que la France et dont les ¾
sont sous la forêt dense truffée des cours d’eaux et d’animaux sauvages les plus inimaginables !) disons que, le peuple
kivutien est le peuple congolais qui a payé le plus lourd tribut pour arrêter un pouvoir qui avait reçu du Satan le mandat
de régner pendant au moins 100 ans sur la RDC (nos compatriotes usurpateurs Katangais qui, avant les Kadogo,
avaient fait plusieurs tentatives infructueuses, ne nous contrediront pas à ce sujet). Si c’était possible d’interroger la
terre congolaise, de Minembwe et Lemera jusqu’à Banana via Beni, Bunia, Kalemie, Kisangani, Watsa, Gbado, Bumba,
Lisala, Basankusu, Mbandaka, Kindu, Lodja, Kalemie, Kabalo, Manono, Kamina, Kipushi, Kimbembe, Lubumbashi,
Kolwezi, Mbujimayi, Kananga, Ilebo, kikwit, Kenge et Kinshasa, elle vous avouera avoir bu plus de sang de Kivutiens que
celui de leurs autres compatriotes pour avoir été à la tête de tous les fronts, du premier jour au dernier de la campagne
d’AFDL.
Mais quelle est la gestion que le peuple shi a fait de cet acquis ?
Très tôt, après avoir confié plus de 25.000 jeunes Kivutiens à Mzee L.D Kabila, le peuple kivutien va reprendre ses vices
habituels : critiques destructives, injures, calomnies, mensonges à l’endroit de Mzee, au point que celui-ci fut obligé de
mettre aux arrêts la majorité de Bami (pluriel de Mwami) du Kivu, quelques mois seulement après son investiture.
Qui est ce Kivutien qui avait pensé, un seul instant, au sort de ces jeunes qui se trouvaient entre les mains de quelqu’un
avec qui le peuple Kivutien était désormais en brouille ?
Anselme MASASU NINDAGA qui était perçu par ces jeunes comme leur parrain, fut lâchement exécuté pour le seul
péché d’être né kivutien (Ne vous en faites pas, l’usurpateur Katangais Mulubakat connaît parfaitement l’histoire, la
psychanalyse et, fort de l’argument d’appartenir à l’une des entités tribales du vaste Congo n’étant pas à cheval sur une
des 9 frontières avec l’étranger, il ne se fait aucune illusion sur les imbrications génétiques inextricables existant entre
le Mushi, le Tutsi ou le Hutu congolais et le Rwandais, le Mufuliro et le Burundais, le Nande et l’Ougandais ou le
Munianga de Luozi et le Congolais de Brazzaville, le Ngbandi et le centrafricain, le Tchokwe et l’Angolais, le Mubemba et
le Zambien, le Mutabwa et le Tanzanien, le Kakwa et le Soudanais. Il est même convaincu que l’un peut trucider l’autre
ou se livrer à la pire diabolisation de l’autre pour prouver le contraire que, ça n’y changerait rien !).
Ce Kivutien dont la présence aux côtés des usurpateurs faisait paraître ces derniers comme des vulgaires usufruitiers,
car de droit, pour ceux qui ne le savent pas, le pouvoir appartient à celui qui l’a conquis la main haute, face à un
adversaire autant sinon plus armé que lui. Ceux de ces jeunes Kivutiens qui ont échappé au nettoyage ayant suivi l’
assassinat de Mzee (Tout en sachant que l’histoire de l’humanité ne retient aucun génocide qui ait réussi l’
extermination totale du groupe ciblé) croupissent jusqu’aujourd’hui dans les prisons du gouvernement des usurpateurs
légitimés à coups de théâtres électoraux (dont l’un des principaux acteurs se trouve être, comme par hasard, le peuple
kivutien).
– Le pouvoir actuel, lui, s’est servi encore de quelques Kivutiens. Les plus brillants d’entre eux auraient même été
empoisonnés pour, nous le supposons, les mêmes raisons qui étaient et qui sont encore à la base des carnages des
Kadogo kivutiens. En contre-parti de tout ça, un plébiscite électoral assommant ! Le meilleur élève de l’école chrétienne
quoi : une gifle à la joue droite, il offre au tortionnaire la joue gauche…
Peut-on nous dire pourquoi la ville de Lubumbashi est en train d’être modernisée depuis 1996, en même temps que
tous les autres chefs-lieux de notre vaste territoire se dégradent continuellement et deviennent des gros villages ?
Bukavu la belle ! Cette ville où les blancs de l’union minière du haut Katanga préféraient venir se refaire la santé au lieu
d’aller passer leurs vacances de Novembre-Janvier en Europe. Et Goma, ville sinistrée par le volcan Nyiragongo depuis
2002, ne reçoit que 5% de rétrocession sur ses propres recettes depuis la réunification du pays en 2004 jusqu’à ce
jour. Le gouverneur Julien Paluku (Qui a tort d’être Kivutien aussi) a beau être de l’obédience des usurpateurs
Balubakat, cela n’y change rien ! Et Anselme ENERUNGA (Kivutien de souche), pourquoi lui avait-on refusé le poste de
Gouverneur du Katanga pendant la transition, alors qu’il était le seul Maï maï qui, depuis Sun City, présentait le profil
requis ? Peut-on nous dire pourquoi les usurpateurs Balubakat soutiennent-ils à bras-le-corps les Interahamwe dans
leurs exactions innommables au Kivu après avoir pris soins de les y délocaliser d’urgence en 2003 au profit du
dialogue intercongolais après les avoir débaptisés FDLR et beaucoup d’entre-eux, se nomment Maloba, Mbuyu, Kakudji,
Kongolo, en terre balubakat de Kamina (ils s’appellent, depuis, des etc.)? Pourquoi les usurpateurs Balubakat
soutiennent-ils les FDLR dans le Kivu et pas au Katanga, loin des frontières congolo-rwandaises, pour les préparer
sérieusement pendant 20 ou 30 ans à la reconquête du pouvoir (dans l’espoir que celui de leur ennemi juré aura déjà
atteint un niveau d’usure avancée et favorable) comme l’avaient fait leurs compatriotes Inkotanyi de 1959 à 1994 ?
Pourquoi les cantonne-t-on dans le Kivu maintenant, sachant que les actuels tenants du pouvoir au Rwanda sont
encore plus forts qu’ils ne l’étaient lorsque, pieds nus, ils avaient chassé ces Interahamwe du pouvoir au Rwanda ?
Pourquoi les Interahamwe s’en prennent-ils aux populations du Kivu qui les avaient accueillis sur leur sol en 1994 lors
de leur déroute au Rwanda et qui, les subissent actuellement dans leur propre chair à l’occasion de leurs préparatifs
hâtifs de retourner par la force au Rwanda ? Pourquoi les usurpateurs Balubakat, ne serait-ce que par reconnaissance,
entassent-ils des militaires impayés et brassés aux interahamwe dans le Kivu, au lieu d’y construire des routes, des
hôpitaux et des écoles ou de payer les salaires indexés aux fonctionnaires de l’Etat ?
A toutes ces questions une seule réponse paraît valable : Pour que la régence de l’usurpateur Mulubakat puisse se
transformer en règne apaisé, il est indispensable que l’héritier soit maintenu le plus longtemps possible en état d’
incapacité notoire de revendiquer son droit légitime de régner.