Les délégations rappellent que la responsabilité de protéger les civils incombe en premier lieu au gouvernement de la RDC.
El Memeyi Murangwa
23/06/07
Quelque 27 000 cas de violence sexuelle ont été enregistrés au Sud -Kivu en République démocratique du Congo (RDC), entre 2005 et 2006, a indiqué, hier matin au Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires pour illustrer le « sombre tableau » de la situation des civils dans les conflits armés.
« Je ne parviens pas à croire, a dit John Holmes, que nous n’arrivons toujours pas à faire la différence sur le terrain, malgré la Cour pénale internationale (CPI), les quatre résolutions pertinentes du Conseil, des mandats plus robustes pour les opérations de maintien de la paix, la reconnaissance du principe de la « responsabilité de protéger », la politique de tolérance zéro ou encore l’Action contre la violence sexuelle dans les conflits, signée par 12 institutions de l’ONU ».
Conscient de « beaucoup simplifier » les choses, le Coordonnateur des secours d’urgence a tout de même voulu frapper les esprits avec des chiffres que la trentaine de délégations, qui ont participé hier à ce débat, a qualifié « d’alarmants » et reconnu d’emblée la nécessité de faire davantage devant la réalité actuelle.
Dans une déclaration, M. Joseph Nsengimana (Rwanda) a condamné dans les termes les plus forts le fait de cibler les civils dans les situations de conflits armés. Les crimes les plus graves commis dans ces situations frappent les plus pauvres et les plus démunis, loin du regard de la communauté internationale. C’est pourquoi, l’application des résolutions 1674 et 1738 du Conseil de sécurité représente une urgence pour ces victimes innocentes. Le représentant a ajouté que la responsabilité de protéger les civils incombait en premier lieu aux gouvernements, la communauté internationale et le Conseil de sécurité intervenant en cas de manquement des États à cette obligation.
Le représentant a estimé qu’il était essentiel que l’action du Conseil soit juste et qu’elle tienne compte des intérêts des groupes les plus vulnérables. Il a espéré que le génocide rwandais de 1994 serve de leçon lorsque les Nations Unies, et en particulier le Conseil de sécurité, ne réussissent pas à agir à temps et de manière décisive pour assurer la protection des populations menacées. Il a tenu à rappeler au Conseil que les milices Interahamwe, qui sont responsables du génocide de 1994 au Rwanda demeurent actives dans l’est de la RDC où elles continuent de terroriser, de tuer et de violer des civils innocents en toute impunité.
On ne peut comprendre que 13 ans après ce génocide et en dépit des nombreux engagements de la communauté internationale de prévenir de nouveaux génocides et de protéger les civils dans les conflits armés, ces milices continuent de tuer des civils innocents. C’est pourquoi le représentant a demandé au Conseil de sécurité d’étudier de manière urgente l’incapacité de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC) d’éliminer le problème posé par les milices Interahamwe, qui continuent de tuer des civils innocents.
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