El Memeyi Murangwa

01/02/07 

La troisième république commence à compter  ses morts.  D’après notre correspondant à Matadi une contestation de l’autorité établie par le Bundu Dia Kongo, BDK en sigle a débouchée sur cinq personnes tuées.  La veille les affrontements entre policiers et ce mouvement politico-religieux avaient fait au moins 12 morts à Matadi, chef-lieu du Bas Congo. Que cherche le Bundu Dia Kongo ? Mouvement chrétien, exclusivement Kongo, le BDK a commencé la lutte bien avant l’ouverture du pays au multipartisme intervenu en 1990. Définit par son chef spirituel, Ne Muanda Nsimi comme étant L'union mystique entre l'Esprit et la matière,  BDK se veut être le garant de la tradition Kongo dans les limites de l’ancien royaume du Kongo.  Le chef de BDK se dit : Père spirituel du Kongo.   Il est aussi, le Veilleur Silencieux du Kongo, le Représentant de l'Archange du Kongo, le Pont, Kiamfu, l'Autorité morale Suprême de Kongo dia Ntotila, Simbi kia kongo.  

Ce mouvement pérennise la lutte de la prophétesse Kimpa Vita (Dona Béatrice) qui a eu a mener une lutte farouche contre les négriers en 1704, véritable Jeanne D’arc du Kongo s’opposant contre les colonialistes portugais.  Plus tard Le prophète Simon Kimbangu mènera le même combat dans la non violence, utilisant la Bible.  Cette lutte cheminera à la création de l’église kimbanguiste ayant nombreux adeptes dans les limites de l’ancien royaume du Kongo qui s’étend du Gabon à l’Angola.  Le mouvement soutien une revendication identitaire, tout en luttant contre l’exploitation sous toutes ses formes.  A plusieurs reprises, il a eu à réclamer l’indépendance du Bas Congo, sous les dictatures de J.D.Mobutu et L.D.Kabila. Le mouvement s’est aussi organisé en fraction armée et a eu souvent des accrochages avec les forces de l’ordre et l’armée des juillet 2002 a travers la capitale Kinshasa et les villes du Bas Congo.  Les adeptes de Bundu Dia Kongo considèrent que la gestion de l’administration et de l’armée dans la province est assurée par les non originaires, protestant maintes fois contre cet état de chose.  Le Chef spirituel de Bundu Dia Kongo  a  souvent été arrêté pour avoir soutenu une insurrection provoquant mort d’homme. Réservés de nature,  les leaders Kongo ne déposeront pas un cahier des charges contenant leurs revendications.   Le prochain gouvernement  devra initier un dialogue avec cette force tranquille, capable de paralyser Kinshasa.  Les colonialistes belges sont loin d’oublier le 4 janvier 1959.  Le parlement devait se réunir en urgence pour trouver un remède à cette insécurité grandissante qui ne cesse d’endeuiller le Bas Congo (Congo Central). Ces événements donnent raison a ceux qui soutiennent le fédéralisme comme méthode de gestion de la troisième république. Souvenez vous qu’à Sun City, les fils et filles Ne Kongo etaient tous pour le fédéralisme comme forme de l’état. La surprise viendra des équilibristes qui combattirent la forme fédérale craignant la partition à l’est du pays.    N’est il pas avantageux pour tous de voir les originaires se prendre en charge ? Le prochain gouvernement  peut importe sa taille, aura difficile a gérer l’instinct autonomiste couvant dans les politiques qui n’osent pas le dire a haute voix. 

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