AFP
31/05/07
Sept personnes ont été enlevées et une autre grièvement blessée dans la nuit de mercredi à jeudi au Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d'une attaque attribuée à des rebelles hutus rwandais, a-t-on appris des autorités locales.
"Huit personnes habillées en uniforme (militaire) et une neuvième en tenue civile ont attaqué le village de Cibaho, dans la chefferie de Kabare. Ils ont enlevé sept personnes dont six femmes", a déclaré à l'AFP l'administrateur de Kabare, Jean-Marie Limange.
Au cours de l'attaque, une femme a été "grièvement blessée" à coups de couteau, a-t-il ajouté.
Le village de Cibaho est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Les habitants ont attribué cette attaque à des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), expliquant que les assaillants parlaient kinyarwanda (langue parlée au Rwanda), a précisé l'administrateur.
Cette attaque survient moins d'une semaine après le massacre de 18 civils, tués à l'arme blanche, à Kanyola, à une quarantaine de kilomètres de Cibaho. Cette tuerie a également été attribuée par les villageois à des FDLR.
A Cibaho, les assaillants ont pillé des habitations et emporté du bétail, avant de s'enfuir en direction du parc voisin de la Kahuzi-Biega, a précisé M. Limange.
"Ces rebelles ont été empêchés de continuer leur action par un militaire des FARDC (Forces armées de la RDC) qui tiré plusieurs coups de feu en l'air vers minuit avant l'arrivée sur les lieux des renforts militaires", a-t-il poursuivi.
Ce soldat était le seul membre de l'armée détaché dans ce village lors de l'attaque. Jeudi matin, les FARDC ont lancé des opérations dans la zone pour retrouver les sept villageois pris en otage.
Par ailleurs, les 18 habitants de Kanyola, enlevés lors de l'attaque du week-end dernier, n'avaient toujours pas été retrouvés jeudi, selon les autorités locales.
"Nous n'avons plus connu ce genre d'attaque depuis deux ans. L'armée doit, dès à présent, renforcer sa présence dans le secteur", a déclaré M. Limange.
Les combattants hutus rwandais, estimés actuellement à plus de 10.000 par l'ONU, sont présents depuis 13 ans dans l'est congolais. Certains de ces rebelles sont accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.
AFP