à entretenir les hommes des troupes.
Kivupeace
Goma, le 12 mai 2007
Dans une interview accordée au journaliste MUTABESHA de la Radio Télévision Nationale Congolaise, station
de Goma, le général Laurent NKUNDA, président du Congrès National pour la Défense du Peuple a dénoncé l’
échec du processus de mixage des troupes entamé au Nord-Kivu entre ses éléments et ceux non brassés
répondant au commandement de la 8ème région militaire du Nord-kivu.
Le général NKUNDA a affirmé que l’échec dont question, est constaté principalement dans le domaine de la
logistique. En effet, il n’est plus à démontrer aujourd’hui que les cinq brigades jusqu’à présent mixées,
pourtant en opération contre les éléments de FDLR/Interahamwe, sont abandonnées par leur hiérarchie et font
face à des difficultés majeures liées à leur survie. Elles n’obtiennent de leur hiérarchie ni provisions
alimentaires nécessaires, ni produits pharmaceutiques, moins encore les effets militaires comme armes et
minutions susceptibles de leur permettre de faire face aux éléments FDLR/Interahamwe. Le CNDP ne saura
pas se substituer au pouvoir en place pour continuer à assurer la survie de toutes les cinq brigades mixées
qui, pourtant répondent de la hiérarchie militaire des FARDC, a souligné le général NKUNDA.
En outre, le chairman du CNDP a dénoncé le blocage du processus des mixage des troupes par le pouvoir de
Kinshasa en violation du compromis de Kigali qui prévoit que, outre le Nord-Kivu, le mixage des troupes devrait
également s’étaler sur la province du Sud-Kivu et remonter au niveau des officiers supérieurs des armées,
mais le pouvoir de Kinshasa ne semble plus préoccupé par la mise en œuvre des engagements qu’il a pris en
dépit de la bonne foi du CNDP de mettre à sa disposition plus de 7000 hommes de troupes et ainsi que les
2000 autres qui attendent encore le mixage au Nord-Kivu, sans compter les brigades en stationnement au Sud-
Kivu.
Sur le plan politique, le Chairman a dénoncé également l’absence d’un accord politique entre son mouvement
et le pouvoir de Kinshasa, alors que le compromis de Kigali prévoyait, outre le cessez-le-feu ainsi que le
mixage des troupes, la tenue des négociations politiques qui devraient aboutir à un accord politique ; ce qui ne
semble plus intéresser le pouvoir en place, d’où le général Laurent NKUNDA n’a pas écarté la possibilité de
son mouvement de se retirer du processus du mixage en cours.
Il est à noter que les affirmations du chairman du CNDP ne sont plus une surprise pour l’opinion publique
nationale comme internationale, il est connu aujourd’hui que le mal qui ronge les armées en République
Démocratique du Congo réside plus au niveau du commandement qui fait preuve d’insuffisances notoires et
des dysfonctionnements dangereux qui créent de plus en plus des mécontentements parmi les troupes et est
susceptible de servir activement ou mieux nourrir suffisamment l’éventualité des mutineries à répétitions.
Par ces affirmations NKUNDA lance une véritable interpellation des responsables politiques et militaires du
pays qui devraient faire preuve de plus de responsabilité et de professionnalisme dans la gestion des forces
armées en lieu et place de la recherche du gain personnel qui est à la base des détournements des fonds
destinés à l’entretien des troupes, à la légèreté dans l’encadrement des militaires, d’où l’altération de la
capacité opérationnelle accompagnée des exactions dont a, de tout temps, fait preuve l’armée régulière sur les
lignes de front. L’armée est un corps dirigé par une tête constituée des techniciens et autres professionnels, si
le corps se meut en dehors de la tête, ce que cette dernière est malade et nécessite une thérapie appropriée.
Toutes les armées régulières que le pays a déjà connues, de Forces Armées Zaïroises aux brigades
brassées en passant par les Forces Armées Congolaises, n’ont pas dérogé à ce qui est devenu comme règle
malgré la technicité et la capacité numérique dont elles disposaient : le clientélisme et les détournements
spéculaires des fonds par le haut commandement de l’armée en toute impunité.
Les affirmations du général Laurent NKUNDA expriment tout simplement les traditionnelles lamentations de
tous les hommes des troupes des FARDC où qu’ils soient, mais contre lesquelles la haute hiérarchie politique
et militaire du pays semble affiche la sourde oreille.
Reste à savoir ce que sera la décision du CNDP si jamais ses menaces faisaient également face à la
traditionnelle sourde oreille de la haute hiérarchie du pays et qu’il serait amener à mettre en exécution.