El Memeyi Murangwa
28/04/07
Les pessimistes sur le choix d’Antoine Gizenga, comme informateur du gouvernement doivent se frotter les mains constatant sa léthargie dans la conduite et la maitrise des affaires de l’état. Le « garant de la nation » ne sachant rien sur les critères d’éligibilité a porté son choix sur un octogénaire qui n’a pas prouvé au peuple son Lumumbisme. Les commanditaires à la nomination savaient qu’il ne sera qu’un paravent pour plaire aux donateurs. L’invalidité et l’incapacité physique du premier ministre font l’affaire des adeptes de la dictature.
Un gouvernement parallèle fonctionne déjà à la présidence de la république, animé par les faucons du régime qui cumulent les fonctions de ministres à ceux de membres du parlement en violation de la constitution. Un allié « neutre » de l’alliance de la majorité présidentielle (AMP), membre de ce gouvernement frappe déjà à la porte de l’opposition non armée pour la pénétrer et se faire nommer premier ministre dans les prochains jours. L’évangéliste visionnaire qui vient de séjourner dans les installations de la MONUC suite aux événements du 22 et 23 mars 2007 ayant abouti à la mise en quarantaine de l’encombrant Jean Pierre Bemba, est au parfum des exigences des parrains occidentaux et Sud Africains qui exigent de Kinshasa un remaniement profond du gouvernement pour une nouvelle équipe restreinte, capable de faire baisser la tension sociale qui pointe à l’horizon, en soulageant tant soit peu la misère du peuple.
Parmi les recommandations faites, figure l’implication de L’UDPS d’Etienne Tshisekedi n’ayant pas participé aux dernières élections, mais dont l’intégrité ne plus à démontrer. Cette proposition fait déjà trembler les états major de certains partis politiques qui multiplient des opérations de charme envers le locataire du Palais de Marbre. Kiakwama kia Kiziki Gilbert (KG) et le RCD Ruberwa Azarias se bousculent l‘entrée de la primature. Ceci explique bien le retour précipité de l’opposition au parlement en ordre dispersé et l’appel du pied à la véritable opposition.
Tout laisse croire que celui qui obtiendra le quitus de l’UDPS partira favori dans cette course. Si Kiakwama ancien de L’UDI du rigoureux Léon Kengo wa Dondo, bon élève des Institutions de Bretton Woods possède l’expérience et les qualités d’homme d’état, l’ancien pion de Kigali, Ruberwa compte sur un soutien qui lui viendra rêve t-il de l ‘UDPS, ancien allié dans la sauvegarde du dialogue inter-congolais (Sun City) à qui il miroite de céder les postes clés dans le nouveau gouvernement. La course est donc ouverte pour la primature.
La démission de Gizenga devenant effective, la présidence empiète déjà sur les attributions de ce gouvernement paralysé par Bundu Dia Kongo, Kahemba, la Miba et récemment la bataille rangée entre Garde Kabiliste – Gardes de JP Bemba, événements ayant fait plus d’un millier de mort. Le contenu sablonneux des différents comptes rendus sanctionnant les réunions ministérielles confirme l’immobilité de ce gouvernement, véritable Pachyderme.
En attendant l’équipe rare et dynamique le peuple se contente de la cacophonie au sommet de l’état. A Goma, Bukavu, Bunia, Buta et Bakwanga, le Ministre en charge de l’intérieur, qui ne maitrise pas grand chose, volant la vedette au chef de l’éléphantesque gouvernement semble avoir une réponse à tout sans convaincre.
De N’Djili Brasserie, voici la réponse d’une maman maraichère sur les 60 jours du premier ministre : Le vieux nous rappelle le court mandat d’un autre fils du Mayumbu, Bernardin Mungul Diaka au même poste, lui au moins savait amuser la population. Et d’ajouter Yandi Ve (De grâce, surtout pas lui).
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