Joachim Bongeye W’Esongola Matondo
19/04/07
Les plaidoiries des avocats de la défense dans le procès qui oppose le ministère public à Me Marie-Thérèse Nlandu Mpolo et consorts se sont poursuivies, hier mercredi, devant le tribunal militaire de garnison de Gombe. Selon le ministère public, Me Nlandu et ses co-accusés sont inculpés de tentative ou participation dans un mouvement insurrectionnel et de détention illégale d’armes et de munitions de guerres. Au cours de la poursuite de la plaidoirie d’hier, les derniers avocats ont plaidé pour le compte de la principale accusée et de son personnel.
Me Annie Bayama, la première à prendre la parole, a démontré la fausseté des faits, tels que présentés dans le réquisitoire du ministère public. Pour cette avocate, « la décision de renvoi est fausse », avant de conclure que « tout est fait par la fraude ! ». Or, en droit, la fraude corrompt tout, s’est-elle exclamée. Me Marie-André Mwila a affirmé que le procès est politique à travers les procès-verbaux établis par les services spéciaux de la police de Kin-Mazière, par des « mentions insolites ». Ce défenseur des droits de l’homme a fustigé devant le tribunal militaire les violations des droits de l’homme à charge de ces services spéciaux. Notons, par ailleurs que Me Mwila a indiqué que « le procès étant politique, cela n’honore pas le pays ». Fortement ému, Me Mwila a fondu en larmes avant que Me Yabi ne vienne le remplacer et le compléter. Me Yabi, a abondé dans le même sens en démontrant la « fausseté » des infractions retenues à charge de Me Nlandu. Pour cette jeune avocate, le ministère public n’a pas apporté des preuves, ce qui l’a amené à demander au tribunal militaire de rejeter toutes ces infractions et d’acquitter sa cliente et son personnel, accusé avec elle.
Me Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba, qui est intervenu le dernier, a démontré les péripéties qui entourent les procès dits « difficiles ». Malgré la confiance au tribunal militaire, au regard du « serment » des membres de sa composition, et fondant son espoir dans le souci de voir « un procès équitable », « je fais miennes toutes les interventions de mes prédécesseurs », a renchéri ce bâtonnier, avant de conclure par demander au tribunal militaire de « rejeter purement et simplement le réquisitoire et dire non établies en faits et en droit les infractions retenues à charge de Me Nlandu ». Et ce, conformément à la constitution de notre pays et aux instruments juridiques régionaux et internationaux dûment ratifiés par la RDC. La fin de la plaidoirie, ce vendredi 20 avril, sera consacrée à la défense des prévenus Edjanga, pasteur Lifumba José et Basisa, alias « Mongo Ley » qui ne font pas partie du groupe défendu par les avocats de Me Nlandu. Suivra alors la réplique du ministère public.
Le Phare