El Memeyi Murangwa
31/10/13
KAMPALA – Au moment où le M23 quitte volontairement Bunagana sans accrochages avec l’armée nationale, nous apprenons qu’un « accord » sera signé demain à Kampala sous la facilitation ougandaise et le dictat des représentants des pays et organisations qui accompagnent les discussions entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23.
Si les diplomates qui représentent les grands de ce monde évitent de porter un casque colonial dans la salle des négociations, un général français en tenue militaire semble commis à veiller au grain et observe les débats enfin de s’assurer que la stratégie française de sieur Ladsous est respectée.
Ces « facilitateurs » qui pilotent les pourparlers depuis bientôt trois semaines dictent les termes et dirigent les négociations s’enfutant de régler les causes profondes de la crise ayant abouti à la rébellion du M23.
La signature de cet accord de pacotille interviendra donc demain sans régler la question du retour de plus de 70.000 réfugiés congolais qui ont été chassés de leurs terres dans le Sud et le Nord-Kivu en 1996 et qui se trouvent présentement dans les camps de réfugiés au Burundi, au Rwanda et en Ouganda. A ce sujet Kinshasa a l’habitude d’imputer cyniquement la responsabilité de leur retour au HCR.
La Communauté internationale tarde à savoir que ni l’exil des dirigeants politiques du M23 vers l’Afrique du Sud, ou l’achat des consciences au sein de l’opposition politique congolaise sont loin de résoudre le problème crucial de la mauvaise gouvernance à la base de la naissance des multiples milices à travers le pays.
L’Est de la RD du Congo a plus que jamais un lendemain incertain!
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