El Memeyi Murangwa
13/06/13
En faisant un aller-retour Kinshasa-Kampala-Kinshasa, la délégation du gouvernement de la RD du Congo aux négociations de Kampala démontre qu’elle n’a plus le temps de négocier avec le M23 et enjoint même la facilitation ougandaise de proposer un agenda assorti d’un délai fixe pour clôturer ces travaux qui trainent depuis décembre 2012.
Arrogant, Kinshasa estime que les négociations de Kampala se sont achevées avec le rapport concernant l’évaluation.
Contrairement à Kinshasa, le M23 tient à épuiser les trois points non encore traités, à savoir : la question de la sécurité, la question du social et de la bonne gouvernance, ainsi que celle du mécanisme de vérification et de contrôle des frontières.
Kinshasa réédite son exploit d’aout 1998
S’engageant droit dans une logique de guerre, le gouvernement congolais a depuis mardi de la semaine passée a entamé la chasse à des prétendus sympathisants du M23 dans la ville de Goma et celle de Bukavu. Comme par le passé, les personnes à morphologie Tutsi, et ceux d’expression kinyarwanda sont raflés en plein jour, détenues arbitrairement et acheminées à Kinshasa pour y recevoir le châtiment de la part de la haute autorité. Ceci rappelle bien les méthodes utilisés par le trio Joseph Kabila, Yav Nawej et Papy Lukebuka, successivement Chef d’Etat-major ai FARDC, Commandant de la 50 éme Brigade, et Officier chargé (I.O.) des renseignements qui en aout 1998 vidèrent Kinshasa de sa population de l’ethnie Tutsi par des massacres à grande échelle au Camp Kokolo, Camp Tshatshi, Camp CETA, et aux rives du fleuve Congo. A l’appel de Yerodia Abdoulaye Ndombasi, par milliers des vulnérables subirent le supplice du collier (Consumés par le feu à l’aide des pneumatiques) à travers les 24 communes de Kinshasa la capitale. Nombreux périrent dans les mêmes circonstances à Kamina, Kisangani, Kolwezi, et Lubumbashi sous la condamnation timide de la communauté internationale. Comme en ce temps, La MONUSCO devenue alliée des FARDC (armée gouvernementale) observe sans rien dire.
Une déstabilisation bien en marche
Le sursaut d’orgueil qu’affiche Kinshasa lui provient des renforts de la SADC qui par la résolution 2098 du Conseil de Sécurité de L’ONU sont désormais sous la bannière de l’ONU et se trouvent en ordre d’attaque contre le M23. Les quinquagénaires soldats Tanzaniens patrouillent les rues de Goma pendant que la sureté (ANR) congolaise et la police procèdent aux arrestations arbitraires des Rwandophones. Comme si cela ne suffisait pas, les FDRL (Forces démocratiques pour la liberation du Rwanda) dont la plupart sont responsables du génocide de 1994 sont visibles dans la ville de Goma et jurent de porter la guerre à Kigali. Ils disent bénéficier de l’appui total de la Tanzanie depuis que son président Jakaya Gikwete a recommandé un dialogue entre eux et Kigali.
Devant ce désastreux décor qui augure une déstabilisation de la sous-région, le partant chef de la MONUSCO, Roger Meece, estime quant à lui que des progrès ont été réalisés ces dernières années pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.
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