Le général rebelle congolais Ntaganda quitte le Rwanda pour la CPI.

AFP

22/03/13

 

ntaganda_cpi.jpgLa Cour pénale internationale a confirmé vendredi le transfèrement vers La Haye, annoncé quelques minutes plus tôt par le gouvernement rwandais, du général rebelle congolais Bosco Ntaganda, surnommé "Terminator" et soupçonné de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans l'est de la RDC en 2002 et 2003.

"Il est actuellement en détention et accompagné par une délégation de la CPI qui a quitté Kigali (Rwanda) vers le quartier pénitentiaire de la CPI à La Haye (Pays-Bas)", a indiqué la Cour dans un communiqué.

Le procureur de la CPI Fatou Bensouda a immédiatement réagi en assurant dans un communiqué que "c'est une bonne journée pour les victimes de RDC et la justice internationale".

Elle a remercié les autorités américaines, rwandaises, néerlandaises et congolaises, notamment, pour le travail "qui a fait que ce jour a été possible".

Soupçonné entre autres de meurtre, pillage et viol commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo en Ituri (est de la RDC), il devrait arriver dans la soirée au centre de détention de la CPI à La Haye après avoir atterri sur le sol néerlandais.

Selon une source proche de la CPI, il atterrira à l'aéroport de Rotterdam et sera escorté par la police néerlandaise vers le centre de détention de la CPI à Scheveningen, le quartier balnéaire de La Haye, à environ 25 kilomètres de là.

Il y rejoindra les quatres autres suspects de la CPI écroués à La Haye, tous Africains, et subira un examen médical.

Comme le prévoit le règlement de procédure et de preuve de la CPI, il comparaîtra "devant la chambre préliminaire en présence du procureur aussitôt après son arrivée à la cour". Selon la source proche de la CPI, cette comparution aura probablement lieu mardi ou mercredi.

Le dernier suspect à avoir été écroué au centre de détention de la CPI, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, avait comparu cinq jours après son arrivée à La Haye.

Cette audience publique sert notamment à vérifier l'identité du suspect et à s'assurer qu'il a été correctement informé des crimes qui lui sont imputés et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.

A l'issue de cette première comparution, la chambre préliminaire fixera la date de l'audience de confirmation des charges, étape suivante dans la procédure préliminaire, qui permettra aux juges de déterminer si le procureur dispose de suffisamment de preuves pour mener à un procès.

M. Ntaganda avait surpris la communauté internationale en se présentant lundi à l'ambassade des Etats-Unis à Kigali et, officiellement, en demandant son transfèrement à la CPI.

"Aujourd'hui, ceux qui ont souffert de la main de Bosco Ntaganda peuvent se réjouir du futur et la perspective que justice soit rendue", a ajouté Fatou Bensouda.

"Alors que nous saluons les progrès dans une des affaires, d'autres faisant également l'objet de mandats d'arrêt de la CPI reste en fuite", a-t-elle toutefois regretté, appelant la communauté internationale à s'assurer de l'arrestation du chef des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) Sylvestre Mudacumura.

© 2013 AFP

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