El Memeyi Murangwa
13/09/12
Jamais deux sans trois! La MONUSCO vient d’entonner un refrain pour accompagner la chorale de Lambert Mende et d’Annette Van Woundenberg, analyste de HRW. Les deux battent campagne pour prouver la nécessité quant au maintien de la mission onusienne, laquelle mission s’est muée depuis belle lurette en croque mort.
Incapable de protéger la population civile dans les zones opérationnelles à travers la RDC, la MONUSCO budgétisé avec plus de 1.5 Milliard l’an est réduite à ne faire que la comptabilité des morts.
De Mitwaba, en passant par les plateaux du Marungu, les hauts plateaux du Kivu, la chaine volcanique des Virunga, au plateau de l’Ituri, les populations abandonnées par le gouvernement central congolais se sont pris en charge en livrant une guerre contre une armée nationale, éternelle complice des forces négatives du FDLR et de la LRA. Comme si partout ailleurs la paix règne, la MONUSCO ne comptabilise que les victimes du Kivu cherchant à diaboliser à tout prix la rébellion la mieux organisée du bourbier congolais.
Accusations de crimes contre l’humanité, une stratégie connue.
Si hier Kinshasa et les humanitaires comptaient encore sur la carte Ntaganda pour crucifier le M23, sa présentation comme leader de ce mouvement fortement médiatisée par la presse internationale n’aura pas apporté les résultats escomptés. La multiplication des mandats de la CPI n’a pas empêché la MONUSCO d’approvisionner par hélicoptère le général-fermier Ntaganda en bière et en sel pour son cheptel. Cette anomalie est loin d’être relayé par la communication de la mission onusienne, juste comme le nombre des victimes des bombardements du tandem FARDC-MONUSCO entre Kibumba et Rugari.
La nouvelle stratégie est celle d’accuser le M23 des crimes imaginaires ou carrément mettre à son actif ceux commis par les forces gouvernementales longtemps appuyées par la MONUSCO.
Kinshasa tente de négocier clandestinement.
Sauf imprévu, les émissaires triés par le bureau de Joseph Kabila sont arrivés ce jeudi 13 septembre à Kampala pour rencontrer les rebelles du M23. Sous la facilitation ougandaise, les deux parties en conflit depuis le mois d’avril 2012 examineront ensemble la possibilité d’un dénouement à la crise qui les oppose.
Avisés, les rebelles du M23 savent bien que la discrétion entretenue par Kinshasa dans sa démarche vers eux n’est qu’une vielle tactique kinoise qui permettra de tout renier le moment venu.
« Présentement ce vilain jeu ne vaut plus la chandelle » nous confie Jean Paul Epenge, représentant du M23 en Europe.Nombreux observateurs estiment que le déploiement d’une force neutre entre la RDC et le Rwanda tel que suggéré par les travaux de la CIRGL demeure utopique, vu que ces deux pays ne sont pas en guerre.
De passage à Goma, un diplomate francophone s’étonne de voir la frontière entre les deux pays ouverte 24 sur 24 heures et ne manque pas d’humour en qualifiant la prétendue agression rwandaise de bénigne.
Kinshasa qui ce dernier temps réfutait toute forme de négociation avec le M23 semble revenir à la raison en décidant de faire un pas vers un adversaire résolu à rendre la dignité au Congo et aux Congolais.
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