AFP
19/07/12
La République démocratique du Congo souhaite voir la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) utilisée pour constituer la force internationale chargée de neutraliser les rebelles dans l'est du pays et surveiller la frontière avec le Rwanda, a déclaré jeudi son ministre des Affaires étrangères.
Il est "très important que le mécanisme puisse se mettre en place très rapidement et nous tenons à avoir des résultats", a dit Raymond Tshibanda, au sujet du déploiement d'une force neutre décidé par les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila dimanche en marge d'un sommet de l'Union africaine à Addis Abeba.
"S'il s'avérait que pour aller vite il fallait utiliser la Monusco qui existe déjà sur place, nous serions prêts à ce qu'il en soit ainsi (…) à condition que le mandat (de la Monusco) soit revu", a-t-il expliqué.
La Monusco est l'une des plus importantes opérations de maintien de la paix de l'ONU avec 17.000 soldats, déployés principalement dans l'est instable du pays. Son principal mandat est la protection des civils.
"Il faut que les règles d'engagement de la Monusco (…) permettent de donner à la force la réactivité nécessaire face à la menace telle qu'elle se présente aujourd'hui (…) Il faut qu'il y ait des troupes qui correspondent à la menace (…), à la tâche précise qui est assignée à cette force" neutre, dont les soldats congolais et rwandais seront exclus, a précisé le ministre.
Selon M. Tshibanda, il s'agirait d'un "mécanisme spécial à l'intérieur de la Monusco, mais quelque chose d'autonome, chargé de réaliser cette double mission" de neutraliser les groupes armés actifs dans l'est de la RDC et surveiller et protéger la frontière avec le Rwanda.
Kinshasa est confronté depuis mai à une mutinerie dans l'est du pays, où sévissent déjà de nombreux groupes armés congolais et étrangers, comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le Rwanda est accusé par Kinshasa et l'ONU d'avoir alimenté en armes et en hommes les mutins, qui se revendiquent du Mouvement du 23 Mars (M23), ce que Kigali dément.
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