El Memeyi Murangwa
28/06/12
Présenté abusivement comme étant le chef des mutins du M23, le général Bosco Ntaganda se la coule douce dans sa ferme de Bunyole dans le territoire de Masisi, à quelques mètres d’un poste d’observation de la MONUSCO, mission onusienne qui préfère ignorer « le fugitif » malgré le mandat de la cour pénale internationale (CPI). Bosco Ntaganda, officier supérieur des FARDC figure toujours sur la liste de paie de l’armée congolaise.
Est-ce encore au nom de la paix que Joseph Kabila tarde à révoquer Ntaganda de ses fonctions? Seul Lambert Mende est bien capable de trouver une réponse à cette question.
La carte Ntaganda pour la prolongation du mandat de la MONUSCO.
L’astuce du gouvernement congolais et des humanitaires qui mangent dans la main de la MONUSCO bénéficiant de l’appui d’une certaine presse intéressée a été celui de présenter le M23 comme étant un groupe des plusieurs soldats de l’armée congolaise sous la bannière de Bosco Ntaganda. Contrairement aux mutins qui se battent en légitime défense, Ntaganda passe son temps à traire ses vaches dans sa ferme au Nord-Kivu. A la recherche du sensationnel un « expert » de Human Right Watch (HRW) a même affirmé que le recherché pour crime de guerre a été aperçu au Rwanda buvant de la bière avec des amis dans la bourgade de Musanze. La finalité de ce grossier mensonge était bien de mettre en cause le Rwanda dans le soutien à une mutinerie de l’armée dans l’est de la République démocratique du Congo, mais aussi surtout de camoufler les vraies causes de l’actuelle crise qui secoue la RDC dans sa partie orientale. La solution militaire ne pouvant pas réussir, Kinshasa a vite mis en place une stratégie diplomatique qui malheureusement ne fera pas long feu.
Nombreuses défections pour le M23, un signe qui ne trompe pas.
Au Kivu chaque jour qui passe, des soldats de l’armée gouvernementale démotivés par le traitement inhumains de la hiérarchie grossissent les rangs de la rébellion, emportant avec eux l’arsenal militaire. Ce ralliement d’officiers supérieurs et nombreux soldats procure au M23 une capacité à tenir aux assauts des FARDC pourtant éclairées par la MONUSCO. A chaque bataille, les troupes de l’armée gouvernementale se replient en abandonnant armes et munitions dans le massif volcanique des Virunga au profit des mutins.
Les causes de la mutinerie sont connues de l’ONU depuis belle lurette.
La communauté internationale qui n’ignore pas les causes de l’insécurité qui prévaut dans la partie orientale de la République démocratique du Congo n’encourage pas une solution pouvant mettre les génocidaires du FDLR hors d’état de nuire et préfère fermer les yeux à leurs abus, pendant que la MONUSCO excelle seulement dans la comptabilisation des décès sans assister la population. Pour nombreux congolais, la mission onusienne se comporte seulement en médecin légiste. Chose étrange, la suspension intempestive par Joseph Kabila de l’opération militaire contre les FDLR n’a pas attiré l’attention de la MONUSCO, ni moins encore celui du Conseil de Sécurité de l’ONU qui pourtant semble suivre la situation de près.
Au Kivu, le cours des évènements ne tardera pas à prouver que la carte Ntaganda brandit par ceux qui tirent profit de la mission onusienne au Congo ne reflète pas la réalité. Il en est de même de la mise en cause du Rwanda dans l’actuelle mutinerie, pendant que ce pays supporte amèrement les conséquences de la mauvaise gouvernance d’un voisin qui tarde à se prendre en charge.
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