Burundi: l’armée annonce la mort d’un important chef de groupe armé.

AFP

4/5/12

 

BUJUMBURA — Un ex-commandant de la rébellion burundaise, considéré par Bujumbura comme l'un des principaux chefs des groupes armés actifs à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), a été tué mardi par l'armée congolaise, a affirmé l'armée burundaise.

Claver Nduwayezu, surnommé "Carmel" ou "Mukono" (le Manchot), est aussi considéré par les autorités burundaises comme le cerveau du massacre de septembre de 2011 dans la localité de Gatumba, frontalière de la RDC, au cours duquel une quarantaine de civils ont été tués.

"Le tristement célèbre +Carmel+, alias +Mukono+, qui était à la tête de la bande de bandits qui ont tué les gens à Gatumba en septembre 2011, se cachait en RDC depuis un bon moment," a affirmé jeudi soir devant la presse le colonel Domitien Kabisa, commandant de la 1ère région militaire (ouest) du Burundi.

Selon le responsable, "Mukono" avait tendu mardi soir une embuscade sur une route reliant, en RDC, Uvira à Bukavu. L'armée congolaise (FARDC) est alors intervenue et l'a tué dans un affrontement, a-t-il poursuivi.

"Les FARDC nous ont remis son corps (…) qui a été formellement identifié par la population," a-t-il ajouté.

Ancien commandant des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), Claver Nduwayezu avait intégré l'armée burundaise après un cessez-le-feu en 2008, avant de reprendre le maquis après des élections générales en 2010 boycottées par l'opposition.

Selon l'armée burundaise, "Mukono" se cachait dans des marais à la frontière du Burundi et de la RDC, et était responsable de dizaines d'attaques de civils dans les deux pays.

"C'est une grande victoire car nous venons de mettre hors d'état de nuire l'un des principaux responsables des violences qu'on observe depuis 2010", a réagi un responsable gouvernemental, sous couvert d'anonymat.

Le ministère public burundais avait annoncé fin 2011 avoir lancé un mandat d'arrêt international contre lui, quand il avait été présenté comme le cerveau du massacre de Gatumba lors d'un procès de complices présumés.

Des inconnus lourdement armés et en uniformes avaient surgi et ouvert le feu sans discrimination dans un bar de Gatumba dans la nuit du 18 au 19 septembre 2011: 37 personnes au moins avaient été tuées et autant blessées.

La tuerie avait marqué une nouvelle escalade dans les violences observées ces derniers mois au Burundi, pays déjà marqué, entre 1993 et 2006, par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts.

Des groupes armés burundais, qualifié par Bujumbura de "groupes de bandits armés" et par la population de nouvelle rébellion, opèreraient désormais à partir de l'est de la RDC, une zone trouble qui échappe au contrôle total des FARDC.

L'armée burundaise reconnaît une "collaboration " avec les FARDC dans la lutte contre ces bandes, mais a toujours nié l'existence d'"opérations conjointes en RDC", malgré plusieurs témoignages concordants.

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