RDC: La trahison et le déshonneur n’ont pas commencé avec Kahemba, déclare l’UDPS.

Valentin Mubake, Président du Comité National & Rémy Masamba, Secrétaire Général

20/03/07

udps.jpgC’est ce matin que sera rendue publique une déclaration politique signée Union pour la Démocratie et le Progrès Social. C’est évidemment le dossier Kahemba qui a poussé l’Udps à sortir du bois pour condamner en des termes vigoureux l’occupation de ce territoire. “Trahison”, “déshonneur”, écrivent notamment Valentin Mubake, président du Comité National, et Remy Massamba, Secrétaire Général de l’Udps. Mais le texte de la fille aînée de l’Opposition va encore plus loin en évoquant la situation économique et financière ainsi que le climat sécuritaire sur l’ensemble du territoire national.

Des congolais, de plus en plus nombreux, se demandent où va leur pays et d'où il est réellement dirigé: la descente aux enfers se confirme chaque jour sur les plans économique et social; quant à la sécurité individuelle et collective, elle devient de plus en plus aléatoire sur l'ensemble de l'espace qu'on se garderait désormais' d'appeler " territoire national ".
S'agissant de la situation économique et financière sous le contrôle de la Communauté internationale, par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International interposés,
Le rituel est connu depuis des décennies: des missions Banque Mondiale-Fonds Monétaire International débarquent, crachent continuellement des prêts qui n'ont d'autres destinations que les comptes bancaires des tenants du pouvoir. Au bout de compte, on se retrouve avec une ardoise de 14 milliards dé dollars américains de dette odieuse qui appauvrit encore plus le Peuple congolais.
La dernière mission en date, fidèle à cette ligne de conduite, confirme ce drame et pourtant elle note clairement que la détérioration des conditions' socio économiques atteint un niveau inqualifiable, conséquence d'une mauvaise gouvernance généralisée, caractérisée essentiellement par une corruption institutionnalisée et un pillage sans précédent et systématique des ressources nationales.
Qu'importe! Les prêts sont toujours présents pour un énième programme d'ajustement structurel. Les minerais du Congo feront le reste.

La tradition est maintenue car, grâce à la légitimation politique, les prédateurs sont revêtus d'un habillement nouveau qui permette à tous de voiler, voire légaliser les crimes économiques antérieurs et intensifier ensemble, en toute quiétude, le pillage du Congo.
L'on comprend, dès lors, l'acharnement des uns et la soumission des autres pour l'accomplissement, à tout prix et vaille que vaille d'un processus politique et électoral dont ils sont les seuls à vanter les mérites pendant que les présumés bénéficiaires, à savoir le Peuple congolais, regrette de s'être fait arnaquer dans cette aventure sulfureuse.
C'est ce qui explique également les récents ballets-shows diplomatico économico-financiers dont les commanditaires sont ceux-là mêmes qui ont euthanasié l'Etat congolais pour ensuite accaparer et régenter ses ressources, particulièrement dans les secteurs minier, énergétique et forestier, secteurs qui constituent le gage de la souveraineté et du développement durable du Congo. Ces commanditaires ont inspiré, soutenu et financé au Congo, soit des législations soit des pratiques de joint venture, inacceptables partout ailleurs au monde. Ces secteurs leur procurent indûment chaque année, des richesses, en termes de milliards de dollars américains, volés au Peuple congolais.

Quant à la situation sécuritaire,

Ce qui a été souvent relevé, avec légèreté, comme étant " une situation calme sur toute l'étendue du territoire national malgré quelques poches d'insécurité " est en réalité l'équivalent, sur le plan sécuritaire, de la politique menée sur le plan économique à savoir la gestion glaciale d'une mauvaise situation qui, à la longue, finira par exploser à la figure des congolais. Une lourde dette sécuritaire est en train d'être constituée; ses conséquences sont aujourd'hui inimaginables.
En effet, l'échec quantitatif et qualitatif du brassage des hommes de troupes, malgré l'importance des fonds y consacrés, celui de l'embargo sur les armes décrété par les Nations Unies pendant que la faiblesse du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants disséminés sur l'ensemble du territoire national est un fait désormais indéniable, les congolais doivent s'attendre à des lendemains incertains.
Cette incertitude est renforcée par le silence entretenu sur le massacre en douceur des populations congolaises par 25000 Interhamwes et alliés dont on ne parle plus du tout comme le bataillon burundais FDD localisé au bord du lac Tanganyika du coté de Moliro. Tous ces bandits étrangers sont en voie d'être métamorphosés, avec toute leur progéniture, en citoyens congolais par le truchement de l'opération d'enrôlement tenant lieu de reconnaissance, voire d'acquisition de l'identité congolaise.
Cet autre bradage, vraisemblablement le plus redoutable, celui du patrimoine identitaire, consacré par le refus de recenser la population et conséquemment d'identifier les nationaux avant toute opération
électorale, cumulé au fameux moratoire suspendant l'application des dispositions constitutionnelles relatives à la nationalité congolaise, vont engendrer à coup sûr, des tensions interethniques ainsi que des sentiments légitimes de rejet de cette imposition.
Du reste, des arrangements particuliers, dénommés "mixage ", pour interdire le brassage des troupes dans certaines contrées de l'est du pays, là même où des violations massives des droits humains sont régulièrement rapportées, sont pour le moins révélateurs de ce qui se prépare.
La responsabilité du pouvoir en place, toutes institutions et tous les acteurs confondus, dans, l'insécurité individuelle et collective des congolais ne fait plus l'ombre d'aucun doute,.Les congolais sont traqués dans leur propre pays. Apres l'est du Congo, c'est le tour du Bas-congo et du Bandundu.

S'agissant du Bandundu, nos compatriotes, villageois de SHAYIMBWANDA dans le secteur de MWAMUSHIKO, ceux de SHAMUKWALE, dans le secteur de BINDU, ainsi que ceux de la contrée de NZOFU à TOPO, dans le secteur de KULINDJI, tous dans le territoire de KAHEMBA ont vu, médusés, deux mois avant les élections, des aéronefs de 'type drones et hélicoptères survoler ces contrées pendant des semaines. Des hélicoptères y ont ensuite débarqué des hommes habillés en soldats; ces derniers ont emporté des sacs chargés des terres prélevées à la surface et par carottage sur les sites précités et faisant objet de l'occupation angolaise actuelle.
L 'affaire des bornes déplacées n'est qu'une invention de Kinshasa qui a trahi et déshonoré les congolais. Mais la trahison et le déshonneur n'ont pas commencé avec Kahemba au regard des problèmes économique, financier, sécuritaire ci-haut soulevés.
La trahison et le déshonneur ont été possibles avec la complicité de certains congolais qui, depuis la transition, ont foulé aux pieds les principes avec lesquels on ne transige pas. Ces congolais, pour des raisons obscures, ont fait avaler au Peuple, un texte constitutionnel " extériste ", embarqué le Peuple dans une arnaque politique et électorale qui ont permis tout ce qui nous arrive aujourd'hui.
Ces congolais se recrutent malheureusement dans tous les milieux: estudiantin, académique, syndical, artistique, politique, civil et même ecclésiastique. Les conséquences de leurs actes sont là.
En ce qui concerne la situation politique, le climat de morosité dans lequel baigne la population, à peine sortie des urnes avec " engouement ", est un signe qui ne trompe pas.
Elle se bat contre la combinaison des problèmes économiques, sociaux et sécuritaires d'une rare sévérité. Elle est abandonnée à elle-même.
Néanmoins, ces problèmes ne sont pas une fatalité.
Pour y faire face efficacement, ce n'est certainement pas une
phraséologie d'un programme de gouvernement dont le Congo a besoin surtout lorsque ce programme se présente comme étant "le résultat d'un simple exercice académique pour un pays indéterminé et pour un peuple anonyme ".

Une nation c'est avant tout une vision et des ambitions qu’un leader s'emploie à matérialiser après et seulement après, en actions en se servant des stratégies appropriées. C'est de cela dont a besoin le Congo, mais. c'est de cela également dont souffre le Congo à savoir un manque de 'leadership crédible doté d'une vision et des ambitions claires.

On ne peut ouvrir un quelconque chantier, entreprendre une action productrice sans commencer par le commencement; s'obstiner équivaut à vouloir équiper une maison sans toiture et dont les murs pignons sont lézardés sur toute leur hauteur.
Le Congo, notre pays, est réduit aujourd'hui à un espace, un comptoir d'achat vente, où l'Etat congolais est voulu quasi inexistant après avoir cédé sa place aux groupes mafieux. C'est cet Etat, symbole du pouvoir public, qui, sous d'autres cieux, forge et défend le sentiment d'appartenance à une même nation pour un destin commun.
Ce nouvel Etat à reconstruire dans ce nouveau pays ambitieux, peut utilement entreprendre des relations de coopération internationale.
Dans ce nouveau contexte, nous admettons notamment le principe de subsidiarité des actions productives reconnu à l'initiative privée tout en exigeant le respect du rôle primordial dévolu à l'Etat régalien dans l'affectation et la régulation des ressources nationales et particulièrement, celles naturelles, pour le destin commun. Malheureusement, force est de constater que le pouvoir politique en place n'a pas de ressources morales et populaires suffisantes pour opérer ce seul choix susceptible de débloquer le développement du Congo pour bâtir au cœur de l'Afrique un pays fort, uni et prospère.

Fait à Kinshasa, le 20 mars 2007

Pour la Direction Politique
Rémy Masamba
Secrétaire Général
Valentin Mubake
Président du Comité National

 

UDPS

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