VirungaNews
03/07/10
Les activistes pour la défense des droits humains ne cessent d’être la cible d’hommes en arme en RD du Congo. Apres l’ignoble assassinat de Floribert Chebeya Bahizire, directeur exécutif de la voix des sans voix originaire du Sud-Kivu, le tour a été celui de Salvator Muhindo, représentant de l’ONG Bon Samaritain assassiné à son domicile la nuit du 29 au 30 juin 2010 à Kalunguta, en territoire de Béni dans le Nord-Kivu.
Comme par hasard les deux activistes ont eu en commun l’idée de boycotter les festivités du cinquantenaire.
Si Chebeya comme nombreux le soutiennent tenait à empêcher la visite du Roi Albert II de Belgique au Congo, Salvator Muhindo quand à lui a eu le tord d’avoir fait appel aux membres de la société civile à ne pas participer à la commémoration de la fête du 30 juin 2010, pour enfin protester contre l’assassinat par la police congolaise de Floribert Chebeya le 2 mai 2010 à Kinshasa.
L’enquête indépendante sur l’assassinat de Chebeya tardant à se mettre en place, il est à craindre que les « agents de l’ordre » profitent de l’impunité pour perpétuer les bavures.
Nombreux suspects dans le dossier Chebeya se promènent en effet sur les artères de la capitale Kinshasa en toute liberté, donnant des sueurs froides à ceux qui militent pour que justice soit faite.
Par oubli ou à volonté, le chef de l’état Joseph Kabila dans son message à la nation à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance a manqué de rendre nommément hommage aux journalistes et activistes des droits de l’homme tombés sur le champ d’honneur pour la sauvegarde de la paix sociale, mais surtout pour la reconquête de l’indépendance nationale.
L’activiste Muhindo a été enterré le 30 juin 2010 pendant qu’à Kinshasa l’armée déployait sur le boulevard Kamanyola (triomphal) des armes neuves pour faire plus peur à la population.
Que l’âme de Salvator Muhindo repose en paix !
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