Rwanda: “tentative de suicide” d’un avocat américain emprisonné (police)

AFP

03/06/10

peter_erlinder.jpgLa police rwandaise a affirmé que l'avocat américain Peter Erlinder, arrêté la semaine dernière à Kigali sur l'accusation de négation le génocide de Tutsi en 1994, a "tenté de se suicider", une affirmation immédiatement mise en doute par ses défenseurs. Selon le porte-parole de la police, Eric Kayiranga, Me Erlinder a avalé mercredi matin une grande quantité de médicaments, alors qu'il devait être de nouveau interrogé dans la journée. L'avocat américain a dû être hospitalisé mais "ses jours ne sont pas en danger", a affirmé à l'AFP M. Kayiranga. "Lorsque les services compétents sont allés le chercher (mercredi matin) pour le conduire au Parquet en vue de la suite de son interrogatoire, ils ont été surpris de constater qu'il se portait très mal après avoir avalé différents médicaments, une cinquantaine de comprimés, contre l'hypertension, la dépression ou le cholestérol, dans le but de se suicider", a précisé le porte-parole.

"Ils l'ont aussitôt conduit à l'hôpital où il a reçu tous les soins nécessaires. Après avoir récupéré des forces, il a reconnu lui-même qu'il voulait se donner la mort, au regard de la gravité des faits qui lui sont reprochés", a assuré le porte-parole. Me Erlinder, professeur de droit aux Etats-Unis, qui défend un accusé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et préside l'association des avocats de la défense du tribunal, a été arrêté vendredi dernier par les autorités rwandaises qui l'accusent de nier le génocide des Tutsi de 1994, un crime puni par la loi rwandaise. Il était venu défendre devant les tribunaux rwandais l'opposante Victoire Ingabire, elle-même accusée de nier le génocide des Tutsi. L'hypothèse d'une "tentative de suicide" de l'avocat américain a été  mise en doute par ses défenseurs. "Personne ne nous a informés d'une tentative de suicide", s'est étonné jeudi Kennedy Ogetto, l'un de ses quatre avocats. "C'est très étrange, nous aurions pu imaginer que les autorités rwandaises nous l'auraient dit, (…) nous trouvons cela très suspect", a commenté Me Ogetto. "Nous l'avons rencontré hier juste deux minutes entre présence de policiers, nous allons tenter de le rencontrer de nouveau aujourd'hui (jeudi)", a indiqué l'avocat kenyan, qui n'a pas exclu "une campagne de dénigrement" orchestrée par les autorités.

 

 

 

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