Ange Michel Murangwa
13/04/10
Si nous devions croire le communiqué du Gouvernement de Kinshasa, jamais Police n’aura été aussi scrupuleuse dans l’accomplissement de son devoir. La police qui voit donc débarquer 60 hommes « lourdement armées » et prêts de prendre d’assaut la ville demandent des papiers d’identités aux assaillants… Messieurs qui venez attaquer la ville, veuillez nous présenter vos pièces d’identité s’il vous plait…Les deux policiers sont froidement abattus.
Nos assaillants partent donc du port sans remplir les formalités d’usage et se dirigent tout droit vers la résidence du Gouverneur. Ils se restaurent copieusement en vin, y perdent un homme et vont s’attaquer au Quartier Général de la Force Navale ou « ils se servent en armes de poing ». Sans combat.
Ils continuent leur promenade de santé et occupent le siège de l’Assemblée provinciale avant de se buter à une très brave unité de 50 policiers.
A la caserne militaire Ngatshi nos bandits rencontrent une résistance farouche de la « vaillante » armée congolaise. L’un d’entre eux est abattu. La vaillante armée se frotte les mains et laissent les bandits continuer leur chemin. A 11h 30, les voici investissant l’aéroport qu’ils vont piller jusqu’au lendemain matin a 10:00. Le bilan des affrontements coté rebelle : 21 tues, 38 arrêtes, 12 armes saisis…les 59 hommes tués ou arrêtés n’avaient donc apparemment que 12 armes. Il faudrait donc inclure dans ce nombre les enfants et les filles enlevés par les rebelles et dont on ne fait plus cas dans le bilan.
Qu’elle est le sort réservé à ces enfants ? Un seul d’entre les bandits se serait échappé comme par miracle. S’agit-il du Chef de bande Adjani dont nous entendrons sans doute parler dans quelques jours, quelque part en amont ou en aval du Majestueux Fleuve Congo?
Le bilan du côté des FARDC éclaire à suffisance nos lanternes sur les faits de Mbandaka. 12 hommes tués, 3 Officiers de l’armée arrêtés pour lâcheté devant l’ennemi. Un Lieutenant Colonel et un Lieutenant arrêtées pour pillage…Qui disait déjà que les terroristes avaient pillé ? Les forces armées congolaise n’auraient donc que 50 hommes basés à Mbandaka. Il serait intéressant de confronter ce chiffre à celui de la liste de paie…
La MONUC, elle aussi, n’aurait pas suffisamment d’hommes pour contenir une centaine des bandits et les auraient laissé piller leur base pendant 24 heures…
Ce compte rendu du communicateur Lambert Mende Omalanga ( digne d'un roman SAS à la Gérard de Villiers) ne nous renseigne en rien sur la réalité des faits qui se sont produits à Mbandaka. La ville n’a vraisemblablement pas été attaquée de nulle part et tout ce bruit autour de Mbandaka pourrait bientôt se révéler comme un savant maquillage. Soit il y a eu une simple mutinerie, soit Kabila a lui-même monté un savant montage pour des raisons qui apparaitront fort bientôt au grand jour.
Il est à parier que la MONUC, elle-même, tente encore de comprendre ce qui s’est réellement passé pendant ce weekend Pascal.
Le présent article est à peine achevé que nous apprenons qu’un médecin Espagnol aurait été enlevé par les Enyele. Par les Enyele devons nous entendre l’unique survivant de la foudroyante riposte des FARDC?
Etumba eh!
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