Christian Laporte
11/03/10
Le “kern” a confirmé que le Roi se rendra aux festivités de l’indépendance du Congo… s’il y est formellement invité par le président Kabila.
Il n’y avait plus de doute autour de la présence fin juin d’Albert II aux cérémonies du cinquantenaire du Congo à partir du moment où les partis de la coalition gouvernementale étaient d’accord sur le principe à quelques resserrements de boulons près Mais bon, en Belgique, tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout, il n’y a d’accord sur rien et l’on guetta ce qui sortirait du comité ministériel restreint de mercredi qui avait – enfin – réussi à se positionner sur la question.
En fait, depuis la visite de Steven Vanackere au Congo, en janvier dernier, où le président congolais avait profité de la présence des médias pour inviter oralement le souverain, un débat avait plus ou moins été lancé chez nous.
Pour le ministre des Affaires étrangères Steven Vanackere (CD&V), il fallait que le gouvernement examine comment il pourrait organiser ce déplacement dans le cadre d’une "relation sereine, respectueuse et ouverte". Dans la foulée de la visite du "patron" de la diplomatie belge s’inscrivirent ensuite les déplacements au Congo de deux autres vice-Premières ministres, la socialiste Laurette Onkelinx et la centriste humaniste Joëlle Milquet qui pouvaient être lues elles aussi comme un geste de rapprochement dont la cerise sur le gâteau du cinquantenaire serait évidemment la présence d’Albert II à Kinshasa fin juin.
Du côté libéral, Charles Michel avait lié l’approbation du MR à de réels progrès au Congo en matière de gouvernance, de droits de l’Homme et dans la lutte contre la corruption. A l’Open VLD, le départ de Karel De Gucht pour l’Europe a facilité une réponse positive même si ce parti ne fait pas montre d’un enthousiasme sans bornes. Le vice-Premier ministre Guy Vanhengel prône en fait la "realpolitik" : il faudra "faire preuve de prudence mais en même temps, il était presque inimaginable que la Belgique ne délègue pas son chef de l’Etat alors que ceux de bien d’autres pays s’y retrouveront".
Un accord ayant été conclu entre la pentapartite, place maintenant à la concrétisation des modalités de la visite pour autant qu’une invitation formelle arrive au gouvernement ! Ce dernier la transmettra au Roi. Enfin, la réponse et la décision concernant le déplacement seront ensuite communiquées par le Palais comme pour tous les déplacements officiels du Roi à l’étranger.
Puis il faudra régler les détails du déplacement. Parmi les écueils à régler : la taille de la délégation que Didier Reynders espère "raisonnable pour ne pas donner l’impression que la Belgique a gardé des liens coloniaux avec le Congo" En attendant, le gouvernement va devoir faire front face à l’opposition : mercredi, la SP.A, et la N-VA ont condamné la probable visite alors que Groen ! voudrait qu’"Albert II ne visite pas que les salons de Kinshasa" et élargisse sa visite aux problèmes congolais.
lalibre.be