APA
11/02/10
La force de l’ONU en RDC (Monuc) a conditionné son soutien aux FARDC dans une nouvelle opération contre les rebelles hutu, au retrait de certains officiers soupçonnés de violations des droits de l’Homme, a-t-on appris mercredi 10 février de sources onusiennes.
Trois commandants d’unités sont actuellement visés par la demande de la Monuc qui attend la réponse des Forces armées de la RDC (FARDC), a précisé une source onusienne à l’AFP.
La Monuc a dit aux FARDC «qu’elle ne pouvait pas travailler avec» ces officiers, dans le cadre de l’opération «Amani Leo», qui aurait dû commencer début janvier contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), a ajouté cette source sous couvert d’anonymat.
Pour cette opération, «il y a tout un processus lié aux conditions du soutien» au FARDC, a expliqué, mercredi, lors d’un point de presse le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.
«On doit identifier les bataillons et les commandants (FARDC) impliqués (…) Il doit y avoir une planification conjointe entre les FARDC et la force de la Monuc, puis un ordre conjoint, signé par les deux. Après, les instances civiles et militaires de la Monuc doivent approuver le soutien aux FARDC», a-t-il détaillé.
«C’est un processus un peu lent et, en effet, il ralentit un peu les opérations sur le terrain. Mais cela doit être fait avant que les opérations proprement dites débutent», a ajouté l’officier.
«Amani Leo», initialement prévue pour se terminer en mars, est la suite de l’opération Kimia II, menée de mars à décembre 2009 contre les FDLR, présents au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Kimia II, conduite par les FARDC soutenues par les Casques bleus, a été vivement critiquée par les ONG et des experts indépendants pour avoir causé la mort de centaines de civils, sans parvenir à démanteler les FDLR. Ces dernières mais aussi des unités congolaises avaient été accusées d’exactions.
Dans le nouveau mandat de la Monuc, renouvelé fin 2009 jusqu’au 31 mai prochain, le Conseil de sécurité a précisé que le soutien aux opérations des FARDC devait être «strictement conditionné au respect du droit humanitaire international et des droits de l’Homme».
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